Immigration Martullo-Blocher: trop de chefs étrangers

ATS

8.8.2020 - 05:48

La conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR) reproche aux chefs d'entreprise étrangers de ne pas comprendre le système suisse (archives).
La conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR) reproche aux chefs d'entreprise étrangers de ne pas comprendre le système suisse (archives).
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Alors que la campagne sur l'initiative «de limitation» bat son plein, Magdalena Martullo-Blocher plaide pour renforcer la préférence nationale. De nombreuses entreprises sont dirigées par des étrangers qui ne comprennent pas le système suisse, déplore-t-elle.

Ces chefs d'entreprises viennent souvent de l'Union européenne et ne votent pas lors des votations populaires, relève la conseillère nationale (UDC/GR) dans une interview publiée samedi dans les journaux alémaniques de Tamedia. Beaucoup de ces patrons sont du côté de l'UE, notamment parce qu'ils espèrent obtenir des contrats gouvernementaux de l'UE, estime-t-elle.

«Certains d'entre eux n'ont pas les mêmes intérêts pour la Suisse que nous, les chefs d'entreprises suisses», ajoute la cheffe d'Ems-Chemie. Et de poursuivre: «l'UDC n'est pas fondamentalement contre la venue d'étrangers en Suisse. Mais le problème, c'est que 80% immigrent sans accepter un emploi pour lequel nous n'avons trouvé personne en Suisse».

Ils prennent donc la place des Suisses. Et la situation se détériore encore plus à cause de la pandémie de coronavirus, note Mme Martullo-Blocher. Les jeunes et les travailleurs âgés sont particulièrement touchés car ils éprouvent aujourd'hui des difficultés à trouver un emploi, détaille-t-elle.

Système d'autorisations distinct

La Suisse ne pratique pas la préférence nationale bien qu'elle soit inscrite dans la constitution après que le peuple a accepté l'initiative contre l'immigration de masse, déplore la conseillère nationale.

Interrogée si l'UDC voulait réintroduire le statut de saisonnier, Mme Martullo-Blocher a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un tel statut, mais d'un système d'autorisations distinct, comme le connaît aussi l'UE. Dans ce système, les personnes ne peuvent immigrer que pour occuper des postes qui n'ont pas pu être pourvus avec des travailleurs indigènes, explique-t-elle.

Ce ne sont pas les Suisses qui doivent avoir la préférence mais ceux qui vivent en Suisse, précise le conseiller aux États tessinois Marco Chiesa dans une interview avec la NZZ. Le probable futur président de l'UDC est favorable à une immigration qui profite à la Suisse. Il rappelle que cette dernière a toujours eu besoin de spécialistes étrangers.

Les Suisses se prononceront le 27 septembre sur l'initiative de l'UDC «pour une immigration modérée», dite «de limitation». Le texte demande que la Suisse puisse régler de manière autonome son immigration. La libre circulation avec l'UE et l'AELE devrait être à nouveau négociée. Si le Conseil fédéral n'y parvient pas dans un délai d'un an, il devrait renoncer à l'accord.

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