Coronavirus Mesures contre la résurgence de l'épidémie

ATS

1.7.2020 - 18:06

L'obligation de porter un masque dans les transports publics concerne les personnes de 12 ans et plus (archives).
L'obligation de porter un masque dans les transports publics concerne les personnes de 12 ans et plus (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

La pandémie de coronavirus connaît une recrudescence en Suisse, avec un doublement des cas positifs en 24 heures. Face à cette situation, la Confédération a notamment décidé de rendre obligatoires les masques dans les transports publics.

Cette obligation, qui concerne les personnes de 12 ans et plus, sera effective à partir de lundi dans tous les trains, trams, bus, remontées mécaniques, téléphériques et bateaux de Suisse, a décidé mercredi le Conseil fédéral. Les voyageurs en provenance des régions à risque devront en outre se mettre en quarantaine durant dix jours.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) tient une liste des régions en question, qu’il actualise régulièrement. Les personnes concernées seront informées dans les avions, les autocars et aux frontières. Une fois entrées en Suisse, elles doivent s’annoncer auprès des autorités cantonales.

Les cantons saluent

Les derniers jours ont montré que les infections pouvaient se développer rapidement, dans un club ou à la faveur d'un retour de vacances, a souligné devant la presse la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Il faut trouver un nouvel équilibre: «ne pas réagir de manière excessive, mais pas non plus attendre les bras croisés».

Les cantons ont salué la décision du Conseil fédéral. La mesure généralisée à l'ensemble du pays est «justifiée», selon eux. Le cas échéant, l'obligation du masque dans les transports publics pourra être complétée par d'autres mesures.

La pandémie reprend de l'ampleur

Mercredi, l'OFSP a annoncé 137 nouvelles infections au Covid-19 lors des dernières 24 heures, contre 62 la veille. Un nouveau décès a par ailleurs été annoncé, ce qui porte le total à 1685.

La recrudescence des cas est notamment liée à des transmissions dans des boîtes de nuit. Un nouveau cas isolé a été annoncé à Zurich. A Olten (SO), 300 clients d'un club ont été placés en quarantaine, après un test positif dont la chaîne d'infection remonte à la propagation du 21 juin à Spreitenbach (AG) et Zurich.

Après ce cas de super-propagation dans un club local, le canton de Zurich a décidé de serrer la vis. Les boîtes de nuit devront vérifier l'identité et les numéros de téléphones portables de leurs clients. A Berne, l'enregistrement sera obligatoire dans les bars et clubs.

Finances mises à mal

Au-delà de l'aspect sanitaire, la crise du coronavirus laissera des traces financières pour les cinq hôpitaux universitaires du pays (Lausanne, Genève, Berne, Bâle et Zurich). L'ardoise pour la période de mars à juin se monte à 356 millions de francs, entre pertes de recettes et frais supplémentaires.

Selon une estimation de l'ONU, la pandémie coûtera jusqu'à plus de 34 milliards de dollars (plus de 31 milliards de francs) et 5% du PIB au tourisme suisse en cas de restrictions sur un an. Le déficit ira de 11,8 à 34 milliards de dollars, selon les trois scénarios possibles.

De son côté, la Confédération prévoit un déficit de 1 milliard de francs pour son budget 2021, plombé par le coronavirus. Sans ce facteur, les comptes auraient affiché un excédent de 2,2 milliards de francs.

Coups de pouce

Le déficit prévu n'empêchera pas la Confédération de soutenir les entreprises de transports publics et de fret ferroviaire. Le Conseil fédéral va leur octroyer 800 millions de francs pour contrer les pertes liées à la pandémie. Les CFF bénéficieront de prêts supplémentaires de 550 millions.

Plus généralement, et pour éviter une nouvelle augmentation du chômage, le Conseil fédéral a prolongé plusieurs mesures de soutien. Les entreprises pourront mettre leurs employés au chômage partiel durant 18 mois au lieu de douze. Les indépendants seront également soutenus plus longtemps.

Vacances anticipées

Au niveau scolaire, 240 élèves de l'école secondaire de Haute-Sorne, à Bassecourt (JU), sont partis en vacances avec deux jours d'avance, car un enseignant a été testé positif au Covid-19. Il est maintenant en quarantaine et le traçage est en cours. Plusieurs autres enseignants ont aussi été placés en quarantaine par précaution.

A Uri, c'est une personne de l'entourage d'un écolier qui a été testée positive. Des élèves du secondaire ont donc été envoyés en vacances un jour et demi plus tôt.

Malgré ce contexte sanitaire instable, les cantons latins ont défini une stratégie commune pour la prochaine rentrée scolaire. Ils ont élaboré différents scénarios, qui seront évalués et adaptés durant l'été en fonction de l'évolution de la pandémie.

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