Procréation assistée Mieux informer sur le «social freezing»

ATS

28.3.2019 - 12:04

La fondation TA-Swiss recommande de mieux informer les femmes intéressées par le «social freezing» sur les risques (photo symbolique).
La fondation TA-Swiss recommande de mieux informer les femmes intéressées par le «social freezing» sur les risques (photo symbolique).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Congelé ses ovocytes afin de pouvoir reporter la maternité: le «social freezing» offre aux femmes plus de flexibilité, mais comporte aussi des risques. La Fondation pour l'évaluation des choix technologiques a résumé les avantages et les risques de la procédure.

Il y a environ cinq ans, le «social freezing», appelé aussi auto-congélation d’ovocytes, a fait la une des journaux quand Apple et Facebook ont annoncé qu'ils paieraient pour la procédure de leurs employées. Cela devait leur permettre de mieux combiner carrière et maternité.

Toutefois, la fondation TA-Swiss note dans un rapport publié jeudi que la carrière n'est pas une des raisons principales pour les femmes qui choisissent de congeler leurs ovules. Elles disent plutôt ne pas encore avoir trouvé le bon partenaire, ne pas être prêtes à avoir des enfants ou elles veulent se protéger au cas où elles deviendraient infertiles.

Jusqu'à 6000 francs par intervention

Pour l'auto-congélation d’ovocytes, les médecins stimulent la production d'ovules des femmes grâce à des hormones afin d'en récolter autant que possible. Les oeufs sont ensuite congelés et conservés. Par la suite, ils peuvent être fécondés in vitro avec le sperme du père désiré et les embryons sont réimplantés.

Idéalement, la collecte des ovules devrait avoir lieu avant l'âge de 35 ans. Cependant, TA-Swiss souligne que les personnes intéressées par cette pratique ont souvent plus de 35 ans. En outre, le nombre d'ovules stockés est souvent inférieur à ce qui est recommandé pour une perspective réaliste d'un enfant – en partie pour des raisons de coût, en partie à cause des effets secondaires du traitement hormonal.

Les femmes peuvent donc se faire de faux espoirs et investir beaucoup d'argent dans une procédure dont les chances de succès ne sont pas claires. Pour chaque cycle de stimulation, l'intervention coûte entre 3000 et 6000 francs, plus 200 à 300 francs par an pour le stockage. Les femmes de moins de 35 ans ont généralement besoin d'un ou deux cycles de stimulation pour obtenir suffisamment d'ovules pour atteindre une probabilité de naissance de 60 à 80%.

Risque accru de naissance prématurée

En outre, le rapport note qu'il n'y a jusqu'à présent pratiquement pas eu de débat public sur les risques médicaux de cette intervention. D'une part, l'insémination artificielle, inévitable dans la procédure, est associée à un risque accru de naissance prématurée, de faible poids à la naissance et de malformations de l'enfant.

D'autre part, la fécondation in vitro est soupçonnée d'augmenter le risque de maladies cardiovasculaires chez les enfants conçus de cette manière. Pour les mères, la grossesse et l'accouchement à un âge avancé sont également associés à un risque accru de complications.

L'une des recommandations de TA-Swiss est que les femmes intéressées par la procédure soient informées de manière exhaustive. En outre, les risques devraient faire l'objet de recherches plus approfondies et davantage de données statistiques devraient être recueillies.

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