Egalité Mieux tenir compte des questions de genres dans les statistiques

Les statistiques et les études de la Confédération devraient mieux tenir compte des questions de genres. Après le Conseil des Etats, le National a soutenu mercredi par 115 voix contre 69 une motion d'Eva Herzog (PS/BS) en ce sens.

Keystone-SDA, vf, ats

03.03.2021, 19:19

ATS

La récolte et l'analyse de données doivent systématiquement intégrer une perspective sexospécifique. Cela permettrait au législateur d’identifier avec davantage de précision quel impact a une mesure sur les hommes et les femmes et quelles lacunes pourraient encore être comblées.

Le manque de données statistiques par genres peut avoir des conséquences désastreuses. Par exemple, les symptômes des femmes victimes de crise cardiaque ont été longtemps mal interprétés parce qu'ils sont différents de ceux chez les hommes, a illustré Marie-France Roth Pasquier (PDC/FR).

Pour une minorité UDC et de quelques PLR, il n'est pas utile d'avoir une approche sexospécifique dans toutes les statistiques. Il suffit de se limiter à quelques domaines ciblés.

La problématique est légitime, a reconnu le ministre de la santé Alain Berset. Une partie de ces demandes est déjà réalisée et une partie reste à faire.» Pour lui, un guide spécifique aurait suffi au lieu d'utiliser la voie de la motion.

Le Conseil fédéral se garde la possibilité d'agir au cas par cas. Pour l'auteure de la motion, une évaluation sexospécifique devrait s'appliquer dans plein de domaines comme la médecine, l'aménagement du territoire ou les finances.

Le National a par contre enterré par 106 voix contre 85 une motion de sa commission demandant d'établir des statistiques sur l'invalidité et la mortalité prématurée selon la profession et la classe sociale. Le Conseil fédéral n'a pas dénié l'intérêt de tels chiffres pour les assurances sociales, mais cela nécessiterait d'énormes travaux de mise en oeuvre.