Genève Militante féministe condamnée pour manifestation non autorisée

mf, ats

11.7.2023 - 12:55

Une militante du collectif genevois de la Grève féministe a été reconnue coupable, mardi, d'avoir organisé, en août 2020, une manifestation sur le domaine public sans avoir requis d'autorisation. Le Tribunal de police l'a cependant exempté de peine, supprimant l'amende de 650 francs qui lui avait été infligée par voie d'ordonnance pénale.

Aurélie Valletta, l'avocate de la prévenue, a annoncé que sa cliente allait recourir contre sa condamnation.
Aurélie Valletta, l'avocate de la prévenue, a annoncé que sa cliente allait recourir contre sa condamnation.
ATS

Keystone-SDA, mf, ats

La secrétaire syndicale plaidait son acquittement. Devant le juge, elle a indiqué n'avoir pas organisé une manifestation, mais une conférence de presse dans le cadre de la campagne de votation sur le salaire minimum à Genève.

Sur le trottoir

Cette «conférence de presse», qui avait fait l'objet d'un appel sur les réseaux sociaux, a rassemblé une vingtaine de personnes, dont certaines brandissaient des pancartes. Elle s'est tenue sur le trottoir, car «c'était l'été et il y avait la pandémie de Covid», a expliqué la prévenue.

L'explication n'a pas convaincu le Tribunal de police. Pour ce dernier, «une réunion organisée de 20 personnes sur le domaine public tombe sous le coup de la manifestation». Le fait que les médias aient été conviés pour relayer des revendications politiques «ne change rien» à l'affaire.

Le juge a cependant épargné à la prévenue toute sanction, malgré son écart à la loi, car la manifestation n'a connu aucun débordement, s'est déroulée dans le calme et le respect et poursuivait un but honorable, à savoir celui de «l'égalité entre les sexes».

Recours

«Nous avons perdu sur le fond», a regretté Aurélie Valletta, l'avocate de la militante, à l'issue de l'audience. Un recours sera déposé contre le jugement du Tribunal de police, car ce dernier n'a pas tenu compte du droit supérieur, notamment de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme.

La militante féministe, pour sa part, a dit sa déception d'avoir été reconnue coupable. Elle a estimé, dans cette affaire, avoir simplement utilisé ses droits fondamentaux de réunion et de liberté d'expression dans le cadre d'une campagne de votation. Ce verdict est une «entrave à l'exercice de mes droits démocratiques».