Prévoyance - FR Mobilisation pour le 2e pilier à Fribourg

ATS

29.1.2019 - 15:43

Quelque 200 employés de la ville de Fribourg ont débrayé mardi pour protester contre les conditions de l'assainissement de la Caisse de prévoyance du personnel de la ville de Fribourg (CPPVF). L'exécutif communal entend rester inflexible.

Le débrayage d'une heure, entre 13h30 et 14h30, s'est déroulé dans une ambiance à la fois bon enfant et sérieuse. L'ampleur de mobilisation a pleinement satisfait le Syndicat suisse des services publics (SSP), qui soutient les employés de la ville dans leur combat contre une réforme qu'ils jugent trop pénalisante eu égard aux pertes de rentes.

«Nous ne demandons pas la lune», a lâché Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP, devant la Maison de ville. «Nous voulons être entendus pour ouvrir de véritables négociations», a-t-il ajouté, en déplorant le fait que la ville n'a même pas délivré un accusé de réception de la pétition munie de 337 signatures remise en novembre.

Une première à Fribourg

Les discours prononcés sur la place ont été ponctués de klaxons et de sifflets. De mémoire de syndicaliste, c'est la première fois qu'une journée d'action réunissait autant de monde à Fribourg. Un quart des employés ont répondu à l'appel, sur un effectif total de plus de 800 personnes (plus de 600 en équivalents plein temps).

Thierry Steiert, syndic de Fribourg, s'est trouvé à proximité des manifestants l'espace de quelques minutes. Interrogé par des journalistes, l'élu socialiste a répété sa volonté d'aller de l'avant, avec un projet en route depuis deux ans, réaffirmant au passage son intransigeance face aux revendications de la base.

«L'effort que nous demandons à l'employeur et aux employés est équilibré et raisonnable», a encore estimé Thierry Steiert, dans une interview parue mardi dans La Liberté. La situation a évolué depuis la pétition, avec la tenue d'une séance d'information organisée par la veille. «Il n'y a pas autant de mécontents aujourd'hui».

«Mais je comprends tout à fait que la baisse des rentes soit mal reçue», a admis le syndic. «C'est normal. Je conçois moins facilement les critiques sur la manière dont l'opération a été menée. Le projet a été développé pendant deux ans dans le strict cadre légal requis par le comité de la caisse, un organe paritaire.»

Mesures compensatoires

Des mesures compensatoires ont été introduites récemment, selon Thierry Steiert. Elles représentent 10,2 millions de francs injectés pour adoucir les baisses, dont 8,3 millions par la ville. «C'est une concession qui répond aux revendications des employés. D'où le fait que je m’étonne qu'il soit dit que tout cela n'a pas été négocié.»

Le syndic a par ailleurs écarté toute perspective de voir la réforme repoussée d'un an. Un tel report fait partie des revendications du SSP. La journée d'action de mardi a consisté pour le personnel, outre le débrayage, à porter des autocollants de revendication, à allonger les pauses et à expliquer leur démarche aux usagers.

Les prochaines semaines devraient être décisives. Pour rappel, le projet prévoit une baisse moyenne de rentes de 15% pour les salariés de 40 à 55 ans (entre 300 et 500 francs de moins par mois). Les salariés âgés de 37 à 39 ans et de 56 à 58 ans perdraient en moyenne 10% de leur rente (entre 250 et 400 francs mensuels en moins).

L’âge de la retraite est repoussé d'un an, à 64 ans. Le changement s'explique par le passage du système de primauté des prestations au système de primauté des cotisations, de plus en plus la norme, transférant le risque lié à la performance des placements vers les assurés. En contrepartie, la ville relèvera le taux de cotisation de 12 à 16%.

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