Environnement VD Mormont: les autorités locales réagissent

ATS

2.11.2020 - 15:40

Les «zadistes» du Mormont ont notamment pris leurs quartiers dans cette bâtisse abandonnée.
Les «zadistes» du Mormont ont notamment pris leurs quartiers dans cette bâtisse abandonnée.
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Après deux semaines d'occupation, la situation évolue gentiment sur la colline du Mormont (VD), investie par des militants opposés à l'extension de la carrière d'Holcim. Syndic de La Sarraz et député, Daniel Develey va interpeller mardi le Conseil d'Etat.

Pour M. Develey, la commune de La Sarraz ne veut pas endosser certaines responsabilités liées à cette ZAD (Zone à défendre). Et notamment concernant l'occupation d'une bâtisse jugée «insalubre» et utilisée comme quartier général par les militants.

Confirmant à Keystone-ATS une information de 24 heures, le syndic précise que la commune a retiré le permis d'habiter au propriétaire (Holcim), afin de se désengager de toute responsabilité s'il devait y avoir un incident dans cette maison abandonnée. Il mentionne aussi «des constructions illicites en zones agricoles et en forêt» que sa commune ne veut pas assumer en cas de problèmes.

Avec son interpellation mardi devant le Grand Conseil, M. Develey souhaite également «remettre le canton sous pression» sur la manière de mettre fin à cette ZAD, la première à se dérouler en Suisse.

Le député PLR ne reproche toutefois pas l'inaction jusqu'ici du canton, ni même d'Holcim, sachant que le cimentier n'a pas porté plainte. «Il est important de ne pas surréagir et de bien apprécier la situation», estime-t-il.

M. Develey indique être allé à la rencontre des militants. S'il a été globalement bien accueilli, il reconnaît que certains se sont montrés plus méfiants, en lui refusant notamment l'accès à la fameuse bâtisse.

Dons de nourriture

Les «zadistes» sont installés depuis le 17 octobre sur la colline, et plus précisément sur le plateau de la Birette, là où Holcim veut agrandir sa carrière. Un projet d'extension suspendu à un recours au Tribunal fédéral, déposé l'été dernier par des associations de protection de l'environnement.

Après deux semaines d'occupation, les membres du collectif des Orchidées ont lancé «plusieurs chantiers» sur la colline afin de se rendre «la vie plus agréable», raconte l'un d'eux, contacté lundi par Keystone-ATS. Il relève notamment que la bâtisse jugée insalubre par les autorités communales est en train d'être aménagée.

La fréquentation quotidienne sur la ZAD se chiffre «en dizaines» de personnes. «C'est très fluctuant et il est difficile de donner un nombre précis», remarque le militant. Certains sont de passage pour une journée tandis que d'autres s'installent durablement, dormant dans la fameuse maison mais aussi dans des yourtes, des tentes et des cabanes.

Il souligne également que plusieurs habitants de la région leur ont apporté leur soutien, notamment avec des dons de nourriture et du bois pour des constructions.

«Pas de remous»

Le «zadiste» raconte aussi que des rencontres ont eu lieu avec des représentants d'Holcim, mais sans que cela ne débouche sur des avancées concrètes. «Nous nous frottons à une multinationale et avons peu d'espoir que le dialogue débouche sur quelque chose. C'est la raison pour laquelle nous avons opté pour l'occupation», indique le militant.

Selon lui, si Holcim n'a pas porté plainte, c'est que le cimentier est «très embêté» de voir son image égratignée sur la question environnementale. «Ils essaient de faire le moins de remous. Ils vont sans doute attendre une faille pour tenter de nous déloger», estime-t-il.

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