Parlement zurichois Nationalité des délinquants à Zurich

ATS

9.3.2020 - 11:13

Le parlement zurichois a accepté un contre-projet à l'initiative de l'UDC qui exige que la police précise la nationalité des auteurs de délits (archives).
Le parlement zurichois a accepté un contre-projet à l'initiative de l'UDC qui exige que la police précise la nationalité des auteurs de délits (archives).
Source: KEYSTONE/STEFFEN SCHMIDT

Le parlement zurichois accepté lundi un contre-projet à l'initiative de l'UDC sur la nationalité des délinquants. Les Jeunes socialistes et les Jeunes Verts veulent lancer un référendum, raison pour laquelle l'UDC a décidé de maintenir son initiative pour l'instant.

Le groupe UDC au parlement a déclaré qu'il pouvait vivre avec le contre-projet qui répond à 90 % de leurs exigences. Le parti est donc prêt à retirer l'initiative si le contre-projet n'est pas combattu.

Les Jeunes socialistes, la Liste alternative et les Jeunes Verts ont annoncé qu'ils ont l'intention de lancer le référendum. Ils n'auront probablement aucun problème pour récolter les 4000 signatures nécessaires. Si le référendum aboutit, les Zurichois devront se prononcer sur l'initiative et le contre-projet.

Nationalité des auteurs et victimes

L'initiative de l'UDC exige que la police précise systématiquement dans ses communiqués et conférences de presse la nationalité des auteurs présumés de délits et des victimes ainsi que l'âge et le sexe. En cas de demande, il faut aussi dire si l'auteur ou la victime sont issus de la migration.

Le contre-projet, accepté par 112 voix contre 44, prévoit que la police stipule l'âge, le sexe et la nationalité si aucune raison liée à la protection de la personnalité ne s'y oppose et s'il n'existe aucun risque que les personnes puissent être identifiées. Il n'est en revanche pas question de dire si elles sont issues de la migration.

Recherche généalogique

Lors du débat de première lecture, le chef du département cantonal de la sécurité Mario Fehr a déclaré que devoir dire si les personnes sont issues de la migration exigerait de la police de mettre en place un service spécial de recherche généalogique. Il a aussi souligné qu'il est totalement opposé à l'idée de créer deux catégories de Suisses.

L'UDC a lancé son initiative après la décision de la ville de Zurich de ne plus donner la nationalité des auteurs présumés de délits et des victimes. La police municipale ne donne ses informations que sur demande. Le parti a récolté 9500 signatures (6000 étaient nécessaires).

L'UDC considère que ne pas donner la nationalité des délinquants présumés est de la «censure» et de la «désinformation». Il existe un véritable intérêt public à connaître la nationalité des personnes concernées.

Recommandation de la CCPCS

La décision de la ville de Zurich va à l'encontre de la tendance en Suisse. Toujours plus de polices cantonales précisent la nationalité des auteurs de délits. La Conférence des commandants des polices cantonales (CCPCS) a décidé de recommander de donner la nationalité après un long débat.

Dans le canton de Soleure, les citoyens ont accepté en 2012 une initiative de l'UDC exigeant que la police et la justice précisent la nationalité des délinquants dans leurs communiqués. Dans le canton de St-Gall, le parlement a accepté en 2016 une initiative similaire des Jeunes UDC et a ensuite approuvé une modification de la loi sur la police.

Retour à la page d'accueil