Neuchâtel Neuchâtel: entrée en matière sur le budget acceptée

js, ats

7.12.2021 - 15:19

Le Grand Conseil, à majorité de droite depuis les élections du printemps, est entré en matière sur le budget (archives).
Le Grand Conseil, à majorité de droite depuis les élections du printemps, est entré en matière sur le budget (archives).
ATS

Le Grand Conseil neuchâtelois est entré en matière mardi sur le budget 2022, qui devrait dégager un excédent de 10,3 millions de francs. L’impact financier de la crise, estimé à 50,7 millions est compensé par un prélèvement à la réserve de politique conjoncturelle.

Keystone-SDA, js, ats

«Ce budget est le plus incertain des dix budgets que j'ai établis depuis mon entrée en fonction», a déclaré Laurent Kurth, conseiller d'Etat, en charge des finances. Il confirme néanmoins le redressement de la structure financière, même si les finances ne sont pas stabilisées puisqu'un déficit est attendu ces prochaines années et qu'il pourrait se monter à 145 millions en 2025, a-t-il ajouté.

«C'est un budget de transition», a rappelé le conseiller d'Etat. Il a été élaboré en grande partie par l'ancien Conseil d'Etat, qui était à majorité de gauche. Le nouveau gouvernement, où les PLR ont la majorité depuis mai, présentera son plan de législature et les options financières qui en découlent en mars prochain.

Laurent Kurth a rappelé aussi que les investissements prévus se montent à 114 millions de francs. Il s'agit de l'enveloppe la plus élevée de ces 15 dernières années.

Si le groupe libéral-radical salue le niveau élevé d'investissements prévus et va soutenir le projet de budget du Conseil d'Etat, il est inquiet «de l’évolution préoccupante de la dette qui va augmenter de 200 millions de francs». Pour le député Damien Humbert-Droz, la dette, qui devrait passer à 2,2 milliards en 2022, est un risque que l'on fait supporter aux générations futures.

Pas de politique d'austérité

Pour les socialistes, ce budget est un compromis entre les différents groupes politiques qui sont conscients qu'il n'y a pas de grande marge de manoeuvre, en raison des incertitudes liées à la pandémie, a déclaré Martine Docourt Ducommun. La députée est satisfaite de constater que le Conseil d'Etat prévoit de continuer d'investir, qu'il n'applique pas, dans cette situation de crise, une politique d'austérité et qu'il prévoit une extension du droit aux subsides maladie.

Le groupe VertPOP est rassuré de voir que le canton est capable de «présenter un budget permettant de survivre une année de plus aux méandres de la pandémie de Covid-19 tout en prévoyant d’importants investissements», a déclaré le Vert Niels Smith. «Les défis restent grands pour maintenir l'équilibre. Le plan climat reste au coeur de nos préoccupations et devra être doté de moyens réalistes pour faire face à la situation», a-t-il expliqué.

«Importantes inquiétudes»

Si l'UDC est consciente du caractère aussi extraordinaire qu’incertain de la situation actuelle, elle estime que le budget 2022 soulève «toutefois d’importantes inquiétudes. Les réserves, qui pallient les imprévus et situations extraordinaires, ne sont pas éternelles pour autant, et rien ne nous laisse penser à ce jour qu’elles pourront être renflouées à court ou moyen terme», a expliqué Lionel Martin.

Pour le groupe Vert'libéral – Le Centre, le léger bénéfice prévu en 2022, grâce à une ponction dans la réserve de politique conjoncturelle, ne doit pas masquer des lendemains qui s’annoncent difficiles ."Nous devons absolument tenir le cap ces prochaines années, afin que les investissements réalisés et ceux qui sont prévus puissent produire leurs effets», a expliqué la Vert'libérale Mireille Tissot-Daguette.