Maturité gymnasiale Neuchâtel en faveur d'un système mixte

js, ats

14.3.2024 - 09:31

Neuchâtel est en faveur d'un système mixte pour la mise en œuvre de la maturité gymnasiale en quatre ans. Ce dispositif, prévu à l’horizon 2034, permettra à certains élèves de commencer le lycée après la 10e année de l'école obligatoire. Les charges financières supplémentaires pour le canton seraient comprises entre 7 et 8 millions de francs par an.

Crystel Graf, conseillère d'Etat, en charge de la formation, est en faveur d'un système mixte pour obtenir la maturité gymnasiale (archives).
Crystel Graf, conseillère d'Etat, en charge de la formation, est en faveur d'un système mixte pour obtenir la maturité gymnasiale (archives).
ATS

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«Le Conseil d’Etat souhaite sortir d’une vision dichotomique des modèles 10+4 ou 11+4 . Le système mixte tient compte des parcours de formation tels que vécus par les jeunes du canton», a indiqué jeudi le gouvernement.

Le système mixte permet «une orientation attentive des élèves selon leurs intérêts de formation et leurs connaissances et compétences», a expliqué le canton. Il doit éviter le saut entre l'école obligatoire et le lycée et réduire les risques de réorientation en début de formation gymnasiale.

«L’objectif est que le taux de réorientation et de non-promotion diminue, en particulier entre la 1ère année de maturité et la 2e année», a précisé le canton.

Charges financières supplémentaires

Le Conseil d'Etat a esquissé une modélisation financière du changement du système. Un modèle 10+4 entraînerait des charges supplémentaires de 7,9 millions de francs pour le canton par an, mais une baisse de 4,1 millions pour les communes. Un modèle 11+4 entraînerait une augmentation de 7,5 millions de charges pour l'Etat.

«La question du financement est toutefois encore à définir», a expliqué le canton. Pour les élèves de 1ère maturité gymnasiale, qui se trouveraient en même temps en 11e d'école obligatoire, les salaires des enseignants seraient à la charge du canton et non plus des communes. Le canton de Berne a par exemple fixé un écolage pour ces élèves, à verser au post-obligatoire.

Les coûts d’infrastructures, notamment des bâtiments, n’ont pas été pris en compte dans les modélisations financières. «Or, quel que soit le système (10+4 ou 11+4), l’ajout d’une année supplémentaire à charge du canton aura une incidence sur les besoins d’infrastructures affectées aux lycées», peut-on lire dans le rapport.

Des calculs ont été faits quant aux disponibilités de salles dans les trois lycées du canton. Il ne devrait manifestement pas être nécessaire de construire de nouvelles infrastructures d’envergure.

Des années de mise en place

Selon des statistiques demandées auprès des Universités de Neuchâtel et de Genève ainsi que de l’EPFL, les connaissances disciplinaires des étudiants ayant accompli une maturité gymnasiale en trois ans dans le canton de Neuchâtel ne sont pas moins bonnes que celles des étudiants formés dans d’autres cantons.

Neuchâtel, tout comme Jura et Vaud, doit toutefois faire passer sa maturité gymnasiale de trois à quatre ans. Le système mixte a aussi été choisi par le canton de Vaud. Il est en vigueur dans de nombreux cantons alémaniques dont Berne, Lucerne ou Saint-Gall.

Pusieurs années de travaux, de coordination et de mise en place seront nécessaires, une fois la décision arrêtée et validée. Considérant que le système doit être connu des différents acteurs et des familles, il faut que la première cohorte d’élèves concernés à l’école obligatoire soit clairement informée avant son entrée au cycle 3, soit au plus tard en 8e année d’école.