Zurich Non au droit de vote à 16 ans et au congé parental

me, ats

15.5.2022 - 17:14

Les Zurichois ont clairement rejeté dimanche le droit de vote à 16 ans et un congé parental de 18 semaines pour le père et la mère. Ils ont par contre accepté d'inscrire la protection du climat dans la Constitution et d'adapter la loi cantonale sur la nationalité.

Les citoyens du canton de Zurich ont refusé dimanche d'abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans (photo symbolique).
Les citoyens du canton de Zurich ont refusé dimanche d'abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans (photo symbolique).
ATS

me, ats

Les citoyens zurichois ont refusé par 64,76%% des voix d'accorder le droit de vote aux jeunes de 16 et 17 ans. La participation a atteint 45,8%. Le canton de Glaris reste donc le seul à avoir franchi le pas, en 2007 déjà lors d'une Landsgemeinde.

Le sujet était pourtant soutenu par une large alliance. Au Grand Conseil, l'initiative parlementaire des Vert'libéraux a été acceptée par les socialistes, les Verts, Le Centre, les évangéliques et la Liste alternative. Seuls le PLR et l'UDC s'y sont opposés.

Effet de mode «démesuré»

Le projet soumis au vote prévoyait que les jeunes âgés de 16 et 17 ans puissent voter au niveau communal et au niveau cantonal. Il n'était par contre pas question qu'ils soient éligibles.

Pour les partisans, il s'agissait de faire «une mise à jour de la démocratie». Les jeunes cotisent déjà à l'AVS avec leur salaire d'apprenti et ils payent des impôts.

Les opposants considéraient pour leur part que faire voter les mineurs est un effet de mode «démesuré» qui entraînerait une perte de crédibilité des décisions démocratiques et perturberait un équilibre qui s'est «finement établi au fil des siècles». Selon eux, il serait plus honnête d'abaisser la majorité à 16 ans afin que les 16-17 ans disposent aussi du droit d'éligibilité.

Berne votera prochainement

Le droit de vote à 16 ans est l'objet de discussions dans de nombreux cantons. Le 26 septembre dernier, les citoyens uranais ont rejeté une proposition du législatif cantonal qui avait approuvé une initiative parlementaire des Verts. Dans le canton de Neuchâtel, l'abaissement du droit de vote à 16 ans a échoué dans les urnes en février 2020.

Quelques mois plus tard, le Parlement jurassien l'a aussi refusé. Le Grand Conseil lucernois s'y est également opposé en décembre dernier. Dans le canton de Berne, le parlement y est favorable et les citoyens se prononceront prochainement.

Au niveau fédéral, le Conseil national a décidé le 16 mars de ne pas classer une initiative demandant l'introduction du droit de vote à 16 ans. Un projet de loi devrait être élaboré.

Non au congé parental

Les Zurichois ont aussi refusé par 64,76% des voix une initiative socialiste demandant un congé parental de 18 semaines pour les pères et les mères. Au niveau fédéral, le congé maternité est de 14 semaines et le congé paternité de deux semaines.

Le parlement et le gouvernement zurichois avaient recommandé de rejeter l'initiative, essentiellement pour des raisons financières. Le département de l'économie a estimé les coûts directs à 423 millions de francs par année. Selon le comité des opposants, les coûts indirects auraient même atteint 1,6 milliard de francs.

Protection du climat dans la Constitution

Les citoyens du canton de Zurich ont, en revanche, accepté par 67,1% des voix d'inscrire la protection du climat dans la Constitution. Seule l'UDC s'y opposait.

Les Zurichois ont aussi soutenu par 69,1% des voix une adaptation de la loi cantonale sur la nationalité qui concerne notamment la naturalisation des étrangers.

Dans ses prescriptions, la Confédération a fixé entre deux et cinq ans la durée de séjour minimale dans une commune pour demander une naturalisation. Zurich a choisi deux ans. L'UDC a lancé le référendum, estimant que ce délai était trop court.