Climat Nouvelle action climatique contre une banque

ATS

14.1.2020 - 17:52

Forts de leur victoire judiciaire d'étape lundi, des activistes climatiques ont mené une nouvelle action dans une banque mardi à Lausanne. Après Credit Suisse, ils s'en sont pris à UBS. Ils ont à nouveau dénoncé les investissements dans les énergies fossiles.

L'action s'est déroulée dans le cadre de la campagne pour l'élection complémentaire au Conseil d'Etat vaudois le 9 février prochain, ont indiqué les responsables de la Grève du Climat Vaud. Ils ont d'ailleurs souligné que l'opération avait été agendée avant la décision du Tribunal de police de l'arrondissement de Lausanne d'acquitter les douze militants jugés à Renens pour une action dans les locaux de Credit Suisse en novembre 2018.

Le mouvement a lancé une candidate, désignée par tirage au sort, en la personne de Juliette Vernier. Celle-ci était présente lors de l'action – non annoncée – qui s'est déroulée à la filiale UBS de la place St-François dès 14h30.

D'autres actions citoyennes?

«C'est une action collective et non pas uniquement au nom de ma personne», a brièvement expliqué à Keystone-ATS Juliette Vernier. Elle n'a pas voulu dire si d'autres actions de ce type étaient prévues dans le cadre de sa candidature au gouvernement vaudois.

Une vingtaine de militants, dont certains en tenue de banquier – costume cravate pour les hommes, tailleur pour les femmes – se sont introduits dans le hall central de la banque. Ils ont répandu du charbon sur le sol, agité des banderoles et chanté des chansons à slogans.

«On vous rend votre charbon», «On sortira quand vous sortirez du fossile», «Mon compte bancaire pollue plus que moi», «Les banques détruisent la vie sur terre! Notre vie!» pouvait-on lire sur les bannières. Les participants ont exigé de l'UBS «la fin immédiate des investissements dans les énergies fossiles», selon la lecture à haute voix d'un communiqué officiel.

L'action, pacifique, s'est déroulée sous une forme humoristique et théâtrale. Des responsables de la banque, dont deux porte-parole, sont assez vite venus à la rencontre des manifestants. Une longue discussion s'est engagée entre eux sur le climat, la pollution, le réchauffement, la responsabilité des banques et des entreprises, chacun campant sur ses arguments.

Aucune arrestation

Les débats, nourris et animés, ont même pris une tournure scientifique lorsque le philosophe et professeur à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne, Dominique Bourg, s'est entretenu avec un des représentants de la banque.

La police, elle, est arrivée sur place après une quinzaine de minutes, avec trois ou quatre véhicules et une vingtaine d'agents. Devant la banque, une dizaine de militants étaient aussi présents, dont deux la tête enfouie dans un sac de tissu se tenant debout sur du charbon avec des pancartes. Quelques badauds se sont arrêtés par curiosité.

Vers 16h50, les activistes sont finalement sortis de la banque en cortège, après que la police a préalablement relevé leur identité. Aucune arrestation n'a eu lieu.

La banque a aussitôt réagi par le biais d'un communiqué: «UBS a souhaité engager le débat avec les manifestants. Ses responsables ont dialogué avec eux pendant plus d'une heure et demie, puis leur ont proposé de quitter le bâtiment, ce que les manifestants ont d'abord refusé, avant de se raviser et de quitter les lieux».

UBS souligne qu'«elle est l'une des banques leaders dans le monde en matière d’investissements durables. Elle s'est engagée à aligner sa stratégie d'affaires sur les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU et sur l'Accord de Paris sur le changement climatique». UBS n'était pas encore en mesure de dire si elle porterait plainte ou non.

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