55’000 collaborateurs concernés Nouvelle convention entre employeurs horlogers et syndicat

js, ats

3.5.2024 - 11:45

Les employeurs de l'industrie horlogère et le syndicat Unia ont signé vendredi une nouvelle convention collective de travail (CCT). L'accord, qui concerne près de 55'000 collaborateurs et plus de 500 entreprises horlogères, entrera en vigueur en juillet pour une durée de cinq ans et demi. Les deux partenaires sociaux ont parlé d'une amélioration. Ils ne sont pas d'accord toutefois sur la déclaration de force obligatoire à l'ensemble de la branche.

Les employeurs de l'industrie horlogère et le syndicat Unia ont signé vendredi une nouvelle convention collective de travail (CCT).
Les employeurs de l'industrie horlogère et le syndicat Unia ont signé vendredi une nouvelle convention collective de travail (CCT).
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Keystone-SDA, js, ats

«Syndicat et patronat ont élaboré un texte moderne issu d’un compromis équilibré entre avancées sociales et maintien de la compétitivité des entreprises», ont indiqué la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP) et le syndicat Unia. Vingt-huit revendications, dont 22 syndicales et six patronales, ont été discutées et 15 ont abouti.

Yves Defferrard, responsable du secteur industrie à Unia, a souligné que «la délégation Unia a présenté le résultat de la négociation devant la centaine de délégués de la Conférence professionnelle de branche du 6 mars, qui l’a approuvé à l’unanimité. C’est dire à quel point cette CCT est soutenue par les forces syndicales et recueille leur enthousiasme».

Unia est satisfait notamment des avancées en termes de durée des congés maternité et paternité, de la hausse de la participation patronale à la caisse-maladie et de la revalorisation de la rente-pont AVS. La CCT horlogère se renforce aussi au niveau de la limitation du travail temporaire, de l'égalité salariale et de l'accès volontaire au temps partiel.

Pour Noé Pelet, secrétaire industrie Unia Vaud, il y a eu «une prise de conscience» et des avancées sur le travail temporaire dans la durée - les missions temporaires seront limitées à 24 mois dans un délai cadre de 30 mois - mais il reste des points à améliorer dans la limitation du volume du travail temporaire.

De leur côté, les patrons ont obtenu notamment que l'article de crise puisse être élargi à toutes les perturbations économiques graves, comme une nouvelle pandémie, des catastrophes naturelles ou une nouvelle crise énergétique, a déclaré Philippe Bauer, président de la CP. Les employeurs ont aussi notamment réaligné la CCT sur le code des obligations au niveau des protections offertes aux collaborateurs en cas d'incapacité de travail après résiliation de leur contrat.

Paix du travail jusqu'à fin décembre 2029

«Cette CCT offre paix du travail absolue jusqu'au 31 décembre 2029», a expliqué Philippe Bauer.

Unia aimerait continuer à travailler ces prochaines années avec les employeurs pour que cette CCT ait une déclaration de force obligatoire pour l'ensemble des travailleurs de la branche. Ceux qui ne sont pas affiliés à la CCT ne doivent pas être victimes de «sous-enchère salariale», a ajouté Vania Alleva, présidente d'Unia.

Philippe Bauer a précisé que 85% des travailleurs de l'horlogerie sont employés dans des entreprises conventionnées qui représentent près de 75% du tissu horloger. «Il faut garder un équilibre, si on va trop loin, certaines entreprises vont quitter la CCT car certains sous-traitants ou grands groupes n'ont pas toujours les mêmes intérêts», a ajouté Alain Marietta, vice-président de la CP.

La 16e convention a été signée à l’hôtel DuPeyrou à Neuchâtel, là où la première CCT de l’horlogerie a été signée il y a 87 ans. La dernière CCT date de 2017 et aura duré plus de sept ans.

Après une prorogation du régime conventionnel de deux ans et demi en pleine pandémie, les travaux préparatoires ont pu reprendre durant l’automne 2022 et les négociations ont pu démarrer six mois plus tard. Le texte a été négocié entre mars 2023 et février 2024. La convention a été signée par Philippe Bauer, Yves Defferard, Vania Alleva, Raphaël Thiémard, responsable de la branche horlogère d’Unia, ainsi que par Ludovic Voillat, secrétaire général de la CP.