Lausanne «On vous sauve, on nous coule» - Protestation devant le CHUV

sj, ats

31.1.2023 - 14:11

Une nouvelle journée de grève et de manifestation a lieu mardi dans la fonction publique vaudoise, avec une hausse de la participation des enseignants. La demande est toujours la même: une indexation entière des salaires. Des négociations avec l'Etat sont exigées.

Quelque 250 employés du CHUV à Lausanne ont participé mardi midi à un rassemblement syndical.
Quelque 250 employés du CHUV à Lausanne ont participé mardi midi à un rassemblement syndical.
KEYSTONE

31.1.2023 - 14:11

C'est le troisième jour de grève depuis six semaines, ponctué en fin de journée par un défilé qui partira dès 17h30 depuis la place du Château, à la Cité à Lausanne, en direction du Département des finances à la rue de la Paix. Les manifestants se posteront avant, vers 16h30, devant la salle du Grand Conseil pour protester. Le 23 janvier, entre 3000 (selon les syndicats) et 4000 (selon la police) personnes avaient défilé dans les rues de la capitale vaudoise.

Selon les chiffres relevés à la mi-journée par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), près de 2100 enseignants de l'école obligatoire et du postobligatoire, contre 1500 la semaine dernière, ont participé à la grève.

Une quarantaine d'établissements de l'école obligatoire ont été touchés (sur 93). Six d'entre eux ont annoncé une fermeture complète pour la journée et 22 une fermeture partielle et/ou uniquement l'après-midi, a précisé le DEF à Keystone-ATS. La mobilisation s'est faite de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.

Dans les écoles, des établissements du primaire ont apparemment rejoint le mouvement, surtout suivi jusqu'ici par le secondaire et le post-obligatoire, selon David Jeanquartier de la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud). Au postobligatoire, le DEF note que les grèves ont «duré sensiblement plus longtemps» que le 23 janvier.

Rassemblement devant le CHUV

Le personnel du CHUV à Lausanne s'est également mobilisé. Environ 250 employés ont participé à la mi-journée à un rassemblement syndical devant le bâtiment principal durant 45 minutes environ. Une participation relativement faible au sein du plus grand employeur de l'Etat de Vaud, avec ces plus de 9000 collaborateurs.

«Applaudir c'est bien, indexer c'est mieux!», «CHUV en lutte», «CHUV en colère» ou encore «On vous sauve, on nous coule», pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes. «Une solution, indexation», ont-ils aussi scandé.

«Arrêter le mépris et négocier»

La revendication est toujours la même: une indexation entière des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic vaudois au renchérissement du coût de la vie. «Le Conseil d'Etat doit arrêter le mépris, faire de nouvelles propositions et négocier», écrivent les trois syndicats à l'origine du mouvement, le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la fédération syndicale SUD et FSF Vaud.

Les trois organisations jugent que le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023 annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d'Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic est insuffisant au regard de l'inflation.

Une indexation correspondant au moins à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l'Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne satisfait pas non plus.

D'autres dossiers importants

De son côté, le gouvernement vaudois reste ferme. Dans une réponse aux syndicats qui redemandaient vendredi une «ouverture rapide» de négociations, le Conseil d'Etat a indiqué lundi soir ne pas entendre revenir sur le dispositif global octroyant 182 millions de francs pour l'indexation des salaires, la lutte contre la vie chère et l'amélioration des régimes sociaux. Il «réexaminera la situation en cours d'année sur la base des indicateurs usuels», ajoute le Canton.

Il compte aussi ouvrir des discussions et négociations sur «plusieurs autres dossiers d'importance pour les collaborateurs de l'Etat de Vaud, notamment la lutte contre le harcèlement, l'égalité salariale, le travail de nuit, la protection des lanceurs d'alerte, ainsi que la prévention des risques psychosociaux». Il donne rendez-vous le 23 février pour un premier échange.

Dans un entretien accordé au Temps, la présidente du gouvernement Christelle Luisier a réaffirmé mardi que l'adaptation des salaires des fonctionnaires était juste et ne changera pas. Tout au plus envisage-t-elle la possibilité d'indexer les salaires des apprentis de l'administration cantonale. Le sujet doit être rapidement discuté, selon la libérale-radicale.

sj, ats