Droits humains ONU: la rapporteuse menacée cible une attitude «éhontée» de Riyad

sn, ats

26.3.2021 - 14:03

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires Agnès Callamard appelle les Etats membres et le secrétaire général à protéger les experts indépendants de l'ONU (archives).
La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires Agnès Callamard appelle les Etats membres et le secrétaire général à protéger les experts indépendants de l'ONU (archives).
ATS

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires Agnès Callamard réagit à l'affaire des menaces de mort saoudiennes contre elle. Elle dénonce une attitude «éhontée» et des «tactiques d'intimidation» qui ne devraient pas être possibles.

Keystone-SDA, sn, ats

Sur les réseaux sociaux, celle qui va devenir secrétaire générale d'Amnesty International (AI) dans quelques jours a confirmé vendredi les menaces reçues d'un responsable saoudien lors d'une réunion en janvier 2020 à l'ONU à Genève. Révélées cette semaine par le quotidien britannique The Guardian, celles-ci, qui promettaient de «prendre soin» de l'experte indépendante, avaient été authentifiées par un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

Mme Callamard avait mené une investigation après l'exécution du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Elle avait mis en cause directement le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, demandant des sanctions contre lui.

Le chef de la commission des droits de l'homme d'Arabie saoudite, Awwad Alawwad, a démenti jeudi avoir menacé de mort l'experte. «Bien que je ne me souvienne pas des conversations exactes, je n'aurais jamais voulu nuire à une personne nommée par l'ONU, ou à qui que ce soit d'ailleurs», selon lui.

«De telles menaces, une intimidation bien plus importante et des violences traquent tous ceux en première ligne pour les droits humains», dit Mme Callamard. Selon elle, les pressions auxquelles elle a fait face sont observées régulièrement. Elle en appelle aux pays membres et au secrétaire général de l'ONU pour protéger les experts onusiens contre des attitudes de «voyou» qui sont «inacceptables» à l'ONU.