L'attaque de l'Ukraine par la Russie, le 24 février, a provoqué un choc partout en Europe. Mais très vite aussi, un élan de solidarité s'est mis en marche pour le peuple ukrainien. Ainsi, chacun à son échelle peut contribuer à amener un peu de réconfort aux victimes de la guerre. C'est le cas d'une famille d'Aigle (VD), qui s'est mobilisée avec beaucoup de dynamisme. Rencontre.
Eliane, Tony et Thomas présentent une partie de leur collecte devant le salon de coiffure familial des Salemi.
Une partie des marchandises en partance pour l'Ukraine.
Très vite, la récolte a pris de l'ampleur et rempli le local de l'arrière-boutique.
Parmi les marchandises amenées par les citoyens, des matelas, des vêtements chauds, des médicaments, du matériel pour bébés et de la nourriture pour animaux.
Action locale pour l'Ukraine
Eliane, Tony et Thomas présentent une partie de leur collecte devant le salon de coiffure familial des Salemi.
Une partie des marchandises en partance pour l'Ukraine.
Très vite, la récolte a pris de l'ampleur et rempli le local de l'arrière-boutique.
Parmi les marchandises amenées par les citoyens, des matelas, des vêtements chauds, des médicaments, du matériel pour bébés et de la nourriture pour animaux.
«Comment peut-on aider? Que peut-on faire de plus?» Ces questions, Eliane Salemi se les est posées et les a entendues à de multiples reprises depuis quelques jours. Cette habitante d'Aigle, dans le canton de Vaud, n'a aucun lien avec l'Ukraine. Mais en regardant le TJ, ce qu'elle voit lui fait horreur.
«J'ai été élevée et éduquée dans la paix. Mon papa m'a toujours expliqué ce qui se passait dans le monde. Nous avons toujours fait des dons, car où qu'elle soit et quels qu'en soient les motifs, la guerre est inadmissible», considère-t-elle. Face aux questions et à l'inquiétude de sa fille de 5 ans, Eliane se sent alors «comme poussée» à réagir.
La famille Salemi tient un salon de coiffure dans le chef-lieu chablaisien. Sans avoir à insister, Eliane convainc son père Tony, sa mère Angela et son frère Jordan d'organiser une collecte pour les civils ukrainiens frappés par la guerre. Une caissette est alors déposée devant l'échoppe familiale, avec une liste de matériel utile.
«On se sent tous concernés»
Partage sur les réseaux sociaux, bouche à oreilles: la récolte dépasse rapidement la capacité de la petite caisse. L'arrière-boutique se remplit à vue d'oeil. À tel point qu'il va falloir rapidement freiner la récolte. «J'ai vu des gens de tous les âges et de toutes les nationalités. J'ai entendu beaucoup d'histoires émouvantes. On se sent tous concernés», poursuit Eliane.
Thomas Barré, un voisin du quartier, est venu prêter main forte à la famille. Après avoir collecté des lits et sièges pour bébé, il a également aidé à acheminer les marchandises à bon port. «Nous avons pris contact avec des associations, mais la plupart ne voulaient que de l'argent, témoigne-t-il. Nous nous sommes sentis un peu démunis».
La Caravane Sans Frontières
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Heureusement, une partie de la récolte a été prise en charge par l'association genevoise La Caravane Sans Frontières, qui a ouvert plusieurs points de collecte dans le canton de Vaud afin de faire face aux très nombreux élans de solidarité qui émanent de partout. Une autre partie des marchandises déposées à Aigle a été amenée à Rennaz, où une autre opération de récolte était organisée par une femme d'origine ukrainienne.
Face à la difficulté d'acheminer les grandes quantités de dons pour l'Ukraine par la route, Thomas tient d'ailleurs à lancer un appel: «Les CFF ont des trains qui vont directement en Pologne. Ne pourraient-ils pas mettre des wagons à disposition?» La question reste ouverte.
Assez d'habits!
Un peu débordée par la générosité des citoyens, la famille Salemi a stoppé sa récolte, le temps de s'organiser, prenant tous les renseignements utiles pour que son action soit la plus efficace possible. Dès mardi, les Aiglons pourront à nouveau déposer des marchandises au salon de coiffure de la Rue du Bourg 38.
Mais comme assez d'habits ont déjà été donnés, il s'agit maintenant de se concentrer sur les besoins médicaux, en amenant des pansements, bandages, compresses, outils chirurgicaux et autres produits d'hygiène. Les sacs de couchages, réchauds, bougies, lampes torches et couvertures thermiques sont aussi les bienvenus, de même que les produits d'alimentation non-périssables ou encore la nourriture pour animaux.
Sous le regard ému de son papa Tony, fier de sa fille, Eliane conclut: «Par cette action, je me sens utile, je me dis qu'on a fait de notre mieux. Je suis convaincue que quand on veut, on peut devenir bon».