Coronavirus Paris sur la liste des régions à risque

ATS

11.9.2020 - 16:27

Les Suisses devront réfléchir à deux fois avant de passer leurs vacances à Paris ou sur la Côte d'Azur. Neuf régions françaises ont été signalées comme territoires à risque. Dès lundi, les voyageurs en revenant devront se mettre en quarantaine pendant 10 jours.

La décision planait dans l'air. La France dépassait les 60 nouvelles infections au coronavirus pour 100'000 personnes depuis plus de deux semaines. Elle aurait donc déjà dû être mise sur la liste des territoires à risque de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Le Conseil fédéral a toutefois décidé vendredi d'une solution différenciée pour tous les pays voisins. Seules des régions seront mises sur la liste. «Nous suivons ainsi la voie choisie par plusieurs pays européens», a précisé le ministre de la santé Alain Berset devant la presse. Et de rappeler que la Belgique et l'Allemagne ont placé des cantons suisses sur leur propre liste.

Il faudra se mettre en quarantaine après un séjour dans la capitale française (archives).
Il faudra se mettre en quarantaine après un séjour dans la capitale française (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Kamil Zihnioglu

Réalité du terrain prise en compte

Des exceptions pourront toutefois être prévues pour les zones frontalières. Il s'agit du Grand Est, de la Bourgogne-Franche-Comté et de l'Auvergne-Rhône-Alpes pour la France. Toutes les autres régions, à l'exception de la Bretagne, ont été placées sur la liste de l'OFSP. De même que l'Etat fédéré de Vienne, en Autriche.

Le gouvernement entend ainsi contenir l'expansion du coronavirus, tout en respectant «la réalité du terrain». Dans les agglomérations transfrontalières, comme à Genève ou Bâle, la frontière est quasiment inexistante, a souligné le conseiller fédéral. «Beaucoup de personnes vivent et travaillent des deux côtés de la frontière.» Elles doivent pouvoir continuer de le faire.

Et Alain Berset de rappeler que le taux d'incidence est actuellement plus élevé à Genève qu'en face. Tant que la différence n'est pas massive, les frontières doivent rester ouvertes. «Il faut trouver un chemin avec flexibilité et pragmatisme.»

Genève n'est pas le seul canton à avoir un nombre élevé d'infections. Depuis juin, les cas de Covid-19 ne cessent d'augmenter en Suisse. Le pays enregistrait alors 98 cas par semaine. Un chiffre qui a été multiplié par 18 pour atteindre 1844 cas par semaine fin août.

Exemptions de quarantaine élargies

Malgré l'ajout de régions françaises et autrichienne à la liste de l'OFSP, Berne n'entend pas augmenter les contrôles aux frontières. «Avec un demi-million de passages journaliers rien qu'avec la France, ce n'est pas réalisable», a souligné le ministre.

Le gouvernement compte sur la responsabilité individuelle. «Les Suisses sont encouragés à ne pas se rendre dans les régions à risques», a-t-il poursuivi. Et si ce n'est pas possible, à se mettre en quarantaine à leur retour. Le calcul de la quarantaine a d'ailleurs été revu. Le séjour dans un pays sans risque élevé de contamination avant une entrée en Suisse pourra être pris en compte.

Le cercle des personnes exemptées a lui été élargi. Parmi elles figurent désormais les participants à un congrès spécialisé, une manifestation sportive ou culturelle. Seule condition: l'événement en question a mis sur pied un concept de protection.

Les personnes qui doivent se rendre dans une région à risque pour des raisons professionnelles ou médicales et dont le séjour ne peut être repoussé sont également exemptées. Leur séjour ne doit toutefois pas durer plus de cinq jours et un concept de protection doit avoir été prévu.

Tarif abaissé pour les tests

Dernière décision: les tests devront coûter moins cher. Le tarif pour les tests de dépistage passera de 95 à 82 francs et celui des tests anticorps de 39 à 25 francs.

Le Conseil fédéral entend en outre augmenter fortement, voire doubler, la capacité de test, située actuellement à un maximum de 25'000 tests par jour. L'idée est d'être prêt pour la grippe saisonnière.

Un défi reste à relever pour l'instant, a précisé Alain Berset. Certains produits nécessaires aux analyses en laboratoire doivent être importés et sont actuellement très recherchés.

Retour à la page d'accueil

ATS