Prises d'otages Moritz Leuenberger échappe à l'enquête pénale

kd, ats

28.4.2021 - 13:55

Le Ministère public de la Confédération (MPC) ne pourra pas ouvrir d'enquête pénale contre Moritz Leuenberger pour violation du secret professionnel. Le Conseil fédéral refuse de l'autoriser à mener cette procédure.

kd, ats

Pas d'enquête contre Moritz Leuenberger (archives).
Pas d'enquête contre Moritz Leuenberger (archives).
ATS

Le MPC voulait ouvrir une enquête après des déclarations de l'ancien conseiller fédéral en février dernier sur le versement de rançons par la Suisse dans des cas d'enlèvement de ressortissants helvétiques. Moritz Leuenberger avait indiqué à la «NZZ am Sonntag» que: «si un otage est libéré, il y a probablement eu versement».

Selon la loi, la poursuite des infractions politiques est soumise à l'autorisation du Conseil fédéral. Pour ce dernier, engager une procédure pénale dans le cadre de cette affaire impliquerait d'examiner en détail la stratégie du gouvernement en cas d'enlèvement de ressortissants suisses. Cela irait à l'encontre des intérêts du pays. Raison pour laquelle il rejette la demande d'autorisation du MPC.

La politique de la Suisse en cas d'enlèvement est de ne pas verser de rançon, poursuit le Conseil fédéral. La stratégie appliquée dans ces situations est secrète afin de ne pas affaiblir la position de Berne ni mettre en danger les otages.

«Mensonge légitime»

Lors de l'entretien incriminé, Moritz Leuenberger avait indiqué qu'"il n'est pas écrit rançon sur le bulletin de versement, mais que des frais sont débités quelque part». «Nous avons toujours nié avoir payé des rançons pour libérer des otages», pour éviter d'autres prises d'otages. Un «mensonge légitime», selon lui.

Moritz Leuenberger a été membre du Conseil fédéral de 1995 à 2010. Le socialiste zurichois a été élu deux fois président de la Confédération et a dirigé le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et des communications (DETEC).