Quelque 169 potentielles tombes anonymes d'enfants ont été découvertes sur le site d'un ancien pensionnat pour autochtones dans l'ouest du Canada. Cela porte à près de 1500 le nombre de sépultures retrouvées dans le pays en quelques mois.
Keystone-SDA
02.03.2022, 03:08
02.03.2022, 08:02
ATS
La Première nation Kapawe'no, dans le nord de la province de l'Alberta, a rendu publics mardi les résultats après six jours de recherche effectuée à l'aide d'un géoradar, sur le site de Grouard Mission. Seule une petite partie du site a été fouillée pour l'instant.
Ouvert entre 1894 et 1961, ce pensionnat, également connu sous le nom d'école de la mission Saint-Bernard, était géré par l'Eglise catholique.
«Cette découverte est le début du long voyage pour trouver des réponses à ce qui est arrivé aux enfants qui ne sont jamais rentrés à la maison», écrit l'institut autochtone de l'université de l'Alberta qui a pris en charge les recherches.
«Nous nous souvenons de la dévastation ressentie par notre peuple lorsque nos enfants ont été retirés de force de leur famille et de leur communauté pour être placés dans des pensionnats indiens», a déclaré le chef Sydney Halcrow lors d'une conférence de presse.
150'000 enfants enrôlés
Depuis qu'une communauté autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique (ouest), a découvert en mai des centaines de tombes sur le site d'un ancien pensionnat pour autochtones, provoquant une onde de choc dans le pays, d'autres Premières nations au Canada ont entamé des recherches similaires.
Ces fouilles se font à l'aide de géoradars qui permettent d'analyser les anomalies du sous-sol, mais sans retourner la terre.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150'000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats à travers le pays où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. Selon les autorités entre 4000 et 6000 élèves auraient disparu.
Un groupe de représentants amérindiens canadiens et d'évêques rencontrera le pape François à la fin du mois de mars pour évoquer ce drame des pensionnats pour autochtones.