Affaire Maudet Pierre Maudet monte au front et s'explique

ATS

20.12.2018 - 11:20

"Je ne céderai pas aux accusations et aux rumeurs, dont bon nombre se sont déjà dégonflées", souligne Pierre Maudet lors d'un entretien avec le Temps. Le conseiller d'Etat est clair, démission il y aura seulement si la justice le condamne (archives).
"Je ne céderai pas aux accusations et aux rumeurs, dont bon nombre se sont déjà dégonflées", souligne Pierre Maudet lors d'un entretien avec le Temps. Le conseiller d'Etat est clair, démission il y aura seulement si la justice le condamne (archives).
Source: KEYSTONE/CYRIL ZINGARO

"Je ne m’exonère pas de ma responsabilité, je suis lucide sur le fait d’avoir menti", affirme Pierre Maudet au sujet de son voyage à Abou Dhabi. Mais le conseiller d'Etat genevois n'en démord pas: "je crois fondamentalement que je suis innocent".

Pierre Maudet est poursuivi par le ministère public pour acceptation d'un avantage en lien avec un voyage aux Emirats Arabes Unis qu'il a fait dans l'exercice de ses fonctions. Trois mois après sa mise en prévention et des appels à démissionner de toutes parts le libéral-radical s'explique dans deux longs entretiens accordés au Temps et au Blick.

"J'ai connu la solitude de celui qui pense pouvoir tout faire", relève l'élu PLR. "Le pouvoir m'a amené à me construire une cuirasse si épaisse qu'elle ne laissait plus rien passer", ajoute le conseiller d'Etat pour expliquer comment il s'est enfermé dans cette situation.

La faille

En acceptant cette invitation à Abou Dhabi, Pierre Maudet souhaitait mettre Genève en avant et espérait des retombées économiques pour la ville du bout du lac. "Dois-je m’excuser de rencontrer des gens qui vont investir des millions pour l’emploi à Genève? Je ne pense pas", affirme ainsi le conseiller d'Etat.

Certes, il se dit avoir "été très gêné" que le voyage estimé à quelque 50'000 francs soit tout frais payé mais "je n'ai pas fait quelque chose de mal. Je n'ai eu à aucun moment l'impression de m'enrichir", précise-t-il au Blick.

Il estime en revanche avoir eu tort "de mélanger le volet public et privé puis de camoufler la vérité". Et le libéral-radical explique ensuite avoir été gêné d'admettre qu'il avait été invité par un Etat étranger. "Plus les questions survenaient, moins je pouvais avouer la faille", résume-t-il au quotidien lémanique.

Rendez-vous le 15 janvier

Lorsque le Blick lui demande pourquoi il est resté silencieux jusqu'à présent, le PLR invoque son souci de ne pas faire obstruction à la justice. "Le ministère public a mis fin aux audiences des personnes impliquées", ce qui lui donne l'occasion de donner sa version des faits. Il ne souhaite en revanche pas s'étendre sur les conséquences de cette affaire. Car "ce n'est pas la pointe du parti qui doit se prononcer, mais la base", précise-t-il au Blick.

Justement, Pierre Maudet a rendez-vous avec les membres de son parti le 15 janvier. Une rencontre qu'il voit avant tout comme "une étape" qui lui permettra de "prendre la température, de mesurer les soutiens", explique celui qui s'est senti "trahi" par sa famille politique. Dans les entretiens, Pierre Maudet ne parle donc pas de démission dans l'immédiat.

"Nous avons des institutions fortes qui doivent jouer leur rôle de rempart contre ceux qui veulent servir des intérêts corporatistes. Je ne céderai pas aux accusations et aux rumeurs, dont bon nombre se sont déjà dégonflées", souligne-t-il au Temps. Et le conseiller d'Etat d'ajouter clairement dans le Blick, démission il y aura seulement si la justice le condamne.

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