Maillard:Les difficultés de l'Hôpital Riviera-Chablais étaient prévisibles
gsi, ats
27.3.2021 - 09:09
Pierre-Yves Maillard sort de son silence au sujet de l'Hôpital Riviera-Chablais (HRC) de Rennaz, sous le coup d'une probable enquête parlementaire. Selon l'ancien ministre vaudois de la santé, le soutien financier de l'Etat pour ce nouvel établissement ne constitue pas une surprise.
gsi, ats
27.03.2021, 09:09
ATS
Les Grands Conseils vaudois et valaisans «ont voté et suivi ce grand projet en connaissance de cause», affirme Pierre-Yves Maillard dans une interview publiée samedi dans 24 Heures. Il juge comme «un manque de respect total» l'affirmation de l'UDC selon laquelle les députés se sont fait «danser sur le ventre» au sujet de l'HRC.
«Lorsque les deux Grands Conseils ont voté la Convention intercantonale, puis les décrets, ils savaient que la mise en service du nouvel hôpital exigerait un soutien financier de l'Etat», poursuit celui qui dirigeait le Département de la santé jusqu'en 2018.
Le désormais président de l'Union syndicale suisse et conseiller national rappelle que l'HRC a permis de regrouper cinq sites de la région en un seul hôpital et que, vu l'ampleur du projet, «l'équilibre financier ne peut être atteint qu'avec le temps.»
Les difficultés financières de l'établissement valdo-valaisan sont apparues au grand jour le printemps dernier avec l'annonce d'un trou de 18 millions de francs dans les comptes 2019, soit un déficit trois fois plus élevé que prévu.
Secteur public contre privé
Deux audits ont été réalisés et des mesures ont été prises pour assurer la viabilité de l'hôpital. Malgré tout, les députés vaudois, contrairement à leurs homologues valaisans, ont souhaité mardi dernier entrer en matière pour l'institution d'une commission d'enquête parlementaire (CEP). Un rare dispositif qui devrait être entériné mardi prochain.
«Les députés ont le droit d'enquêter. Ce qui m'inquiète, ce sont les motivations de la droite au sujet des hôpitaux de service public», relève M. Maillard, estimant que la CEP pourrait servir de prétexte pour affaiblir le secteur public face au privé.
«Le refus de l'Etat de Vaud de soutenir avec de l'argent public une concurrence ruineuse et dérégulée avec les cliniques privées ne passe toujours pas chez certains», affirme-t-il.