Attaques et menaces Plainte du CHUV après des menaces

ATS

12.4.2019 - 14:54

Le directeur général du CHUV Pierre-François Leyvraz (gauche) et Oliver Peters, directeur général adjoint, dénoncent une campagne anonyme, systématique et malveillante contre l'hôpital.
Le directeur général du CHUV Pierre-François Leyvraz (gauche) et Oliver Peters, directeur général adjoint, dénoncent une campagne anonyme, systématique et malveillante contre l'hôpital.
Source: KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ

Attaquée par des menaces anonymes, la direction du CHUV porte plainte. Elle dénonce «une campagne orchestrée» et affirme qu'elle ne tolérera pas de tels agissements. Elle relève «le contexte politique mouvementé» dans lequel se déroule ce dénigrement systématique.

Dans un communiqué, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) explique vendredi recevoir «depuis plusieurs mois» des envois anonymes et des menaces. Les attaques portent sur de nombreux thèmes, comme les finances, les ressources humaines ou «les ambitions sans limites de la direction».

Nécessité de réagir

Le directeur général adjoint Oliver Peters a été aussi directement ciblé, avec des menaces claires contre sa personne. Pour le CHUV, il s'agit «d'une campagne orchestrée» utilisant des méthodes «inacceptables» contre lesquelles il est nécessaire de réagir «vigoureusement».

Interrogés par Keystone-ATS, le directeur général Pierre-François Leyvraz et son adjoint Oliver Peters ont donné des explications supplémentaires. Le premier message signé «Collectif SOS hôpital» remonte au 7 décembre. Il est adressé à des députés vaudois.

Expliquer à la population

Il sera suivi par trois autres, le dernier étant adressé à la presse et annonçant un suicide au CHUV. «On doit bien se défendre, on ne peut pas accepter qu’il y ait des affirmations qui soient publiques, incomplètes ou même fausses. A un moment donné, on doit dire à la population : non, ces choses ne se passent pas comme ça», relève Pierre-François Leyvraz.

Pour Oliver Peters, l'intention est claire: «le problème, c’est qu’on est face à une campagne systématique qui vise à dénigrer le CHUV et à déstabiliser l’institution». Ce n'est pas un patient qui aurait été maltraité ou un collaborateur qui se sentirait lésé.

Une campagne malveillante

«Il n’y a pas un brin d’émotion dans ces quatre textes. Ces textes sont construits par quelqu’un qui sait écrire, qui a des relais politiques, des relais à l’interne du CHUV et on voit un déroulement dans cette campagne. Ce ne sont pas des actions spontanées», affirme le directeur général adjoint.

La direction a ainsi déposé plainte auprès du Ministère public pour tentative de violence ou de menace contre les autorités et les fonctionnaires, subsidiairement de contrainte. Elle souligne être ouverte à la critique et «au débat rationnel», mais défendra l'intégrité de ses collaborateurs et de l'hôpital.

Lien possible

Questionné sur l'origine possible de ces messages anonymes, Oliver Peters répond ceci: «on est dans un contexte politique un peu mouvementé ces temps. Il y a des changements et il y a un débat politique sur la gouvernance du CHUV».

«Dans cette logique, on a déjà vécu des tentatives de démontrer que le CHUV est plus mauvais qu’il n’est vraiment. Pour justifier la nécessité du changement, il y a une certaine tendance à grossir les manquements éventuels de l'hôpital. Je n’aimerais pas faire un lien direct entre l’un et l’autre, mais c’est tout fait possible qu’il y ait ce genre de lien», relève Oliver Peters.

Pierre-François Leyvraz corrobore: «Derrière, il y a un combat certainement lié à ce moment d'instabilité et lié à cette discussion sur la gouvernance du CHUV».

Débat gauche-droite

Pour mémoire, un vif débat se déroule actuellement sur la gouvernance du CHUV. D'un côté, ceux qui ne veulent pas changer le système actuel, avec un lien direct entre l'hôpital et le chef du département de la santé, et de l'autre ceux qui estiment qu'une nouvelle gouvernance est nécessaire et qui parlent d'autonomisation du CHUV.

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