Transport de marchandises Plus d'argent pour le transfert vers le rail

ATS

10.3.2020 - 11:11

Le National veut accorder plus de moyens au transfert du trafic de marchandises sur le rail (archives).
Le National veut accorder plus de moyens au transfert du trafic de marchandises sur le rail (archives).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Le transfert de la route au rail du trafic de marchandises à travers les Alpes a besoin de coups de pouce supplémentaires. Le Conseil national veut lui affecter quatre fois plus que ce que propose le Conseil fédéral.

La Chambre du peuple a décidé mardi par 183 voix contre 7 de faire passer le plafond de dépenses pour promouvoir le trafic ferroviaire de marchandises à travers les Alpes à 385 millions de francs et ceci jusqu'en 2030. Le gouvernement propose quant à lui 90 millions, mais seulement pour les années 2024 à 2026.

Cette version porte le plafond de dépenses total à 1,765 milliard de francs jusqu'en 2026. Celle de la Chambre du peuple correspond à 2,06 milliards d'ici 2030. Les contributions destinées au transport combiné seront prolongées et les prix du sillon abaissés afin de rendre le rail plus avantageux et plus attrayant que la route.

La proposition du Conseil fédéral ne va pas assez loin, a estimé Isabelle Pasquier (Verts/GE) au nom de la commission. La Suisse est loin de ses objectifs de transfert, soit 650'000 courses par an. En 2018, le nombre des courses s'élevait à 941 000.

Les mesures en place comme la mise en service de la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes avec l'ouverture du tunnel de base du Ceneri et l'aménagement du corridor de 4 mètres sur l'axe du Gothard ne suffiront pas à réaliser l'objectif de transfert. Une prolongation du plafond de dépenses jusqu’en 2030 est donc nécessaire, a affirmé la Genevoise.

Facteurs externes

Des facteurs extérieurs empêchent d'atteindre les objectifs dans les délais prévus. En cause: les retards dans l'achèvement des lignes d'accès à la NLFA en Allemagne et aux lacunes d'interopérabilité le long du corridor reliant le nord et le sud de l'Europe.

Il n'est souvent pas possible de faire circuler des trains d'une longueur de 740 m. De plus, le manque de fiabilité et de ponctualité des convois pose problème, ont fait valoir les représentants des différents groupes parlementaires.

Les mesures prises par la Suisse font effet, a relevé la ministre des transports Simonetta Sommaruga. Il ne faut pas s'arrêter là et le plafond de dépenses doit être prorogé, mais pas autant que le demande la Chambre du peuple, selon elle.

Le Conseil national a aussi pris acte du rapport du Conseil fédéral sur le transfert du trafic de marchandises de la route vers le rail. En 2018, 941'000 camions ont traversé les Alpes. Ils étaient plus de 1,4 million en 2000.

Sans mesures, 800'000 véhicules lourds de plus sillonneraient ces voies chaque année. Le rail représente 70,5% du fret transalpin en Suisse alors qu'il ne correspond qu'à 14% en France et 26% en Autriche.

Pression sur les pays voisins

Le National a encore adopté tacitement une motion chargeant le Conseil fédéral de prendre immédiatement l'initiative pour un deuxième accès sur la rive gauche du Rhin pour le transport de marchandises. Le gouvernement est chargé de conclure un accord avec la France et la Belgique pour trouver une solution contre le goulet d'étranglement situé au nord de la NLFA. Il devra en outre poursuivre les mesures établies avec l'Allemagne.

La Suisse fait déjà pression sur ces pays, a relevé Simonetta Sommaruga. Le Conseil fédéral s'engagera en ce sens, mais il ne faut pas fonder trop d'espoirs sur une telle proposition.

Le dossier passe au Conseil des Etats.

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