«Mal nécessaire»La presse accueille plutôt bien l'extension du certificat Covid
ats
26.8.2021 - 07:36
La presse suisse considère jeudi à l'unisson que l'extension du certificat Covid prévue par le Conseil fédéral est justifiable. C'est un moindre mal pour éviter de nouvelles fermetures massives, explique-t-elle
ats
26.08.2021, 07:36
26.08.2021, 08:07
ATS
Si ce «'flicage' sanitaire pour pénétrer dans un restaurant, un musée ou un cinéma est une restriction évidente des libertés et divise fortement la société [...] le certificat Covid élargi apparaît comme un mal nécessaire», expliquent La Tribune de Genève et 24 Heures, se demandant quelle serait l'alternative si la situation se dégrade fortement dans les hôpitaux. «On n'en voit qu'une: des fermetures massives comme on en a connu au printemps 2020. La politique, c'est l'art de choisir la moins mauvaise solution, ajoutent les quotidiens lémaniques.
Il n'en demeure pas moins que ce «pass Covid généralisé constitue de facto une sérieuse entorse au libre choix de la vaccination», relève La Liberté. Avec des tests qui deviendront payant dès le 1er octobre, «l'extension du certificat Covid ressemble à s'y méprendre à une obligation déguisée, malgré les dénégations d'Alain Berset», le ministre suisse de la santé. «Plutôt que d'user de la contrainte feutrée, nos autorités devraient travailler à convaincre les sceptiques. Elles ont encore de la marge», ajoute le journal fribourgeois.
Le Conseil fédéral a dormi
Pour le Blick, il est «grand temps» de prendre une telle mesure. La Suisse fait face à une quatrième vague de coronavirus et les hôpitaux sont à nouveau menacés d'être surchargés, constate le quotidien zurichois. «Au vu de cette situation, il n'est pas exagéré de demander de présenter son certificat Covid lorsque l'on veut manger au restaurant ou aller au cinéma». Pour la moitié des habitants du pays, ajoute-t-il, ce n'est de toute façon pas un problème, car ils sont vaccinés.
«Enfin», abonde la Südostschweiz, qui salue la proposition du Conseil fédéral. Le quotidien estime cependant que la mesure arrive tardivement en comparaison avec les pays voisins.
C'est ce que pense également le commentateur des journaux du groupe de presse CH-Media, qui accuse le gouvernement d'avoir dormi. «Pourquoi seulement maintenant?», s'interroge-t-il, pointant le fait que de nombreux experts avaient averti d'une augmentation du nombre de cas de coronavirus. «L'essence même d'une préparation est de s'en occuper tôt».
Société à deux classes
La Neue Zuercher Zeitung préfère, elle, une «société à deux classes» à de nouvelles fermetures massives. «Le gouvernement ne doit pas protéger les citoyens contre l'infection par le coronavirus contre leur gré, mais, dès que le système de santé est menacé de surcharge, il doit agir». Il ne s'agit pas de protéger les personnes non vaccinées, mais de maintenir l'accès aux hôpitaux pour tous, explique le journal.
«Restreindre l'accès aux restaurants et aux cinémas pèse sur la société», concède le Tages-Anzeiger, mais, ajoute-t-il, les alternatives sont encore plus sombres. «La stabilité des soins est en jeu». Il critique cependant la campagne de sensibilisation à la vaccination, qu'il qualifie d'«insuffisante». «Beaucoup de non vaccinés ne sont pas des dogmatiques. Il faut les convaincre avec des faits et des arguments».