Élue à 29 ansPour Valérie Dittli, le plus dur reste à faire
gsi, ats
11.4.2022 - 12:29
Un défi de taille attend Valérie Dittli. Portée par l'alliance de droite et élue dimanche au Conseil d'Etat vaudois, la jeune centriste va devenir ministre en juillet, à 29 ans, sans quasiment aucune expérience politique et sans parti pour la soutenir au Grand Conseil.
gsi, ats
11.04.2022, 12:29
ATS
Dimanche à Lausanne après son élection surprise, Valérie Dittli a surtout confié son «émotion» et sa «reconnaissance» d'avoir été élue dans son canton d'adoption. La Zougoise ne semblait toutefois pas inquiète face à la tâche qui l'attend. «J'apprends vite. Je vais me mettre à l'écoute des gens, beaucoup observer et agir», a-t-elle assuré.
Ses colistiers de l'alliance de droite se disent aussi convaincus qu'elle a les épaules suffisamment solides. A l'issue du second tour, comme tout au long de la campagne, ils n'ont eu de cesse de louer «son très grand dynamisme et sa détermination».
Pour Axel Marion, l'une des figures du Centre Vaud, Valérie Dittli va «se révéler dans la fonction». L'ancien député souligne, lui aussi, la force de caractère de l'avocate-stagiaire, qui a réussi à s'imposer au terme «d'une magnifique campagne.»
Du côté de la gauche, on se montrait dimanche plus circonspect. «Je me réjouis de la voir à l'oeuvre, quand elle devra gérer un département et des centaines de collaborateurs», a ironisé Jessica Jaccoud, la présidente du PS vaudois.
Fidèle au Centre
En matière de dicastère, Valérie Dittli se montrait ouverte dimanche. Ses sujets politiques de prédilection tournent autour de la formation et des questions climatiques, des thèmes qui «comptent beaucoup» pour elle et, de manière générale, «pour la jeunesse que je souhaite représenter.»
Si c'est son élection qui a fait basculer le gouvernement vaudois à droite, Valérie Dittli a affirmé qu'elle n'avait pas envie «de tout bousculer». Alors que certains observateurs pensent qu'elle devra rendre des comptes au PLR et à l'UDC qui ont contribué à son élection, elle a assuré qu'elle resterait «fidèle» au Centre et à ses valeurs.
Le Centre justement, même s'il n'est pas représenté au Grand Conseil, espère davantage compter sur la scène vaudoise. «Je ne serais pas surpris par une vague d'adhésions. Il y a beaucoup de travail, mais notre marge de progression est importante», juge Axel Marion.
«Franche et directe»
Si cet engouement pour le Centre reste à confirmer, Valérie Dittli peut déjà s'enorgueillir d'avoir secoué son parti en terre vaudoise. Son premier coup d'éclat date d'ailleurs de l'éviction des caciques Claude Béglé et Jacques Neirynck, qui avaient été poussés sans ménagement vers une retraite politique en mai 2021.
Claude Béglé parlera de «manière autocratique», Jacques Neyrinck de «manière sauvage», et Valérie Dittli finira par s'excuser. Les observateurs avaient alors pu constater que cette Zougoise, venue à Lausanne pour terminer ses études de droit, ne manquait pas de caractère. Personne n'avait toutefois imaginé qu'elle accéderait, moins d'une année plus tard, au Conseil d'Etat.
Valérie Dittli reconnaît volontiers qu'elle a un côté «très franc et très direct». Mais sa principale qualité, selon elle, et qu'elle doit à son père paysan, «c'est la modestie».
Valérie Dittli, qui a grandi dans une ferme d'Oberägeri (ZG), se dit grande admiratrice de l'ex-conseillère fédérale centriste Doris Leuthard. C'est toutefois sa soeur aînée, Laura, qui lui a transmis le goût de la politique. Une soeur qui préside le Centre dans le canton de Zoug et qui tentera, elle aussi, d'être élue au Conseil d'Etat à l'automne prochain.