Analyse d'une politologue Poussée de l'UDC: la réussite du «seule contre tous»

ro, ats

24.10.2023 - 10:23

Le succès de l'UDC tient à un contexte politique favorable et à la grande fidélité de ses électeurs. Mais aussi à la réussite de sa stratégie du «seule contre tous», estime la politologue Anke Tresch, du Centre de compétences suisse en sciences sociales (FORS).

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Après le recul de 2019, l'UDC a profité cette année d'un contexte politique propice, avec notamment les crises politiques internationales et l'afflux de requérants d'asile, ses thématiques privilégiées, explique Mme Tresch dans une interview aux journaux du groupe ESH, La Liberté et le Quotidien Jurassien.

Marco Chiesa, président du parti UDC et conseiller national UDC-TI, consulte son téléphone portable le jour des élections législatives fédérales, le dimanche 22 octobre 2023, au Palais fédéral, à Berne. (KEYSTONE/Anthony Anex)
Marco Chiesa, président du parti UDC et conseiller national UDC-TI, consulte son téléphone portable le jour des élections législatives fédérales, le dimanche 22 octobre 2023, au Palais fédéral, à Berne. (KEYSTONE/Anthony Anex)
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La crise du Covid-19 a aussi permis au parti de se présenter comme la seule formation incarnant l'opposition face aux mesures de l'Etat. «Cela lui a donné de la visibilité et lui a permis de capitaliser sur cette idée de liberté, tant pour la Suisse qu'au niveau individuel», note la politologue.

«Sa rhétorique selon laquelle il était 'seul contre tous' et se battait pour le peuple collait très bien avec son discours traditionnel», complète-t-elle.

Et la politologue de relever que, même si le parti est «intégré au système» avec deux conseillers fédéraux et plus de 60 élus fédéraux, l'UDC est souvent «à l'écart». Il n'est pas rare qu'elle soit seule à s'opposer à la position unanime des autres partis gouvernementaux. Il en va de même au parlement, où le parti reste loin d'obtenir une majorité sur de nombreux dossiers, souligne-t-elle.

Fidélité

Anke Tresch souligne par ailleurs que l'UDC est de loin le parti avec l'électorat le plus fidèle et le plus loyal. «Il y a peu de gens qui quittent ce parti pour un autre.» Et contrairement à 2019, il est parvenue à le mobiliser cette année. Pour les Vert-e-s, le scenario inverse s'est produit.

Quant aux Vert'libéraux, c'est un parti jeune avec un électorat peu fidèle, qui est plus réceptif aux différents arguments et qui peut donc plus facilement changer de parti lors du vote, note l'experte du centre de recherches lausannois.