Zéro émission nette en 2040Première mouture de la loi valaisanne sur le climat acceptée
zd, ats
10.5.2023 - 21:43
La loi valaisanne sur le climat a passé un cap mercredi: le projet a été accepté en première lecture par le Parlement cantonal après une journée entière de débats. Le Centre haut-valaisan ainsi que l'UDC ont refusé ce texte qui reviendra sur la table des députés pour une deuxième lecture.
Keystone-SDA, zd, ats
10.05.2023, 21:43
ATS
Durant un débat qui a duré toute la journée de mercredi, le Grand Conseil a discuté d'une avalanche de quelque 200 amendements déposés par les différents partis. Le projet de loi a finalement été accepté par 88 voix contre 31 et 1 abstention.
La loi issue de cette première lecture répond déjà mieux aux attentes des différents groupes, avec un taux d'acceptation des amendements de 30% après le débat du jour, a relevé Emmanuel Revaz, président de la commission de l'agriculture, du tourisme et de l'environnement.
Selon lui, ces propositions ont permis de renforcer l'implication du Parlement cantonal, le Grand Conseil s'étant notamment attribué les compétences d'approuver le Plan Climat. Elles ont aussi permis de renforcer la transparence, l'implication des communes, d'introduire la notion d'économie circulaire. Tout cela sans perdre de vue les objectifs et en maintenant la création d'une réserve climatique visant à financer cette loi, a-t-il ajouté.
Objectifs et Grand Conseil
En plénum, Le Centre du Valais romand, la gauche et les Verts ont salué le maintien «d'objectifs ambitieux». Selon le projet, le canton s’engage à réduire, par rapport à 1990, ses émissions directes de gaz à effet de serre de 60% d'ici 2030 et à atteindre le zéro émission nette en 2040.
«C'est un article très important: sans objectifs chiffrés, il sera difficile de suivre le résultat des mesures», a plaidé le conseiller d'Etat en charge des finances et de l'énergie Roberto Schmidt durant le débat, insistant sur leur caractère non contraignant et promettant «qu'aucune nouvelle taxe ou interdiction en découleraient».
«Le Parlement aura son mot à dire sur quasi toutes les étapes du Plan Climat et sur le règlement d'alimentation et d'utilisation de la réserve climatique» dotée de 150 millions, s'est félicité le PLR à l'origine de plusieurs amendements visant à éviter de «donner des chèques en blanc au gouvernement». La formation a toutefois fait savoir qu'elle désirait encore davantage de transparence dans l'attribution des mandats.
Texte infantilisant
Le Centre du Haut-Valais, qui a rejeté cette première mouture, a estimé que le projet est trop bureaucratique et n'éclaircit pas suffisamment le partage des compétences. Le cadre n'étant pas assez précis, autant attendre la loi fédérale en la matière. Et d'appeler à «ranger ce projet dans un tiroir».
L'UDC – tant du Haut-Valais que du Bas – a rejeté le projet. Pour elle, le texte infantilise le citoyen et s'immisce dans sa sphère privée tandis que son financement se fera forcément par des interdictions et des taxes. «On ne voit pas un cadre mais une loi qui va engloutir beaucoup d'argent, sans clarté», a-t-elle ponctué.
«Il ne tient qu'à nous de clarifier les derniers points lors de la deuxième lecture», ont déclaré les Verts, soulignant au passage la difficulté de concevoir une loi dont les effets seront surtout visibles dans le futur.
«Bon compromis»
«Je suis un ministre satisfait», a conclu Roberto Schmidt, parlant de «bon compromis». Avec cette base légale, nous sommes prêts à soutenir les bons projets et les bonnes mesures, a-t-il ajouté.