Violence Prévenir la violence contre les aînés

ATS

18.9.2020 - 15:24

Agression physique, violence psychologique ou négligence: la maltraitance touche de très nombreuses personnes âgées dans le cadre domestique ou institutionnel (image d'illustration).
Agression physique, violence psychologique ou négligence: la maltraitance touche de très nombreuses personnes âgées dans le cadre domestique ou institutionnel (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

La violence envers les aînés doit être davantage prise au sérieux, affirme le Conseil fédéral. Selon les estimations, entre 300'000 et 500'000 personnes de 60 ans et plus seraient concernées chaque année par une forme de violence ou de négligence en Suisse.

Une grande partie de ce problème reste dans une «zone d'ombre», souligne le gouvernement. La maltraitance psychique et les abus financiers semblent être les formes les plus courantes ou celles qui ressortent davantage, précise-t-il dans un rapport publié vendredi en réponse à un postulat d'Ida Glanzmann-Hunkeler (PDC/LU).

Avec l'âge, certains risques diminuent, notamment la violence domestique. Mais l'exposition à d'autres risques augmente, en particulier lorsque les personnes dépendent de soins et sont très vulnérables.

Instruments imparfaits

Actuellement, de nombreux instruments existent pour faire face à ce phénomène: campagnes de sensibilisation, ligne d'urgence joignable dans toute la Suisse ou offres de formation. Mais ces mesures sont souvent disparates et ne répondent qu'imparfaitement aux besoins spécifiques de la population âgée.

Les bonnes pratiques gagneraient en outre à être diffusées au-delà des frontières cantonales et linguistiques. En effet, les différences culturelles se répercutent sur la conception de la prévention: en Suisse alémanique, le problème est davantage abordé sous l'angle de la sécurité et de la lutte contre les infractions, en Suisse latine, sous l'angle de la santé publique et de la politique sociale.

Programme d'impulsion ?

Dans ce contexte, le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de l’intérieur (DFI) d’évaluer avec les cantons et les acteurs concernés d’ici à septembre 2021 si un programme d'impulsion pour combler certaines lacunes est nécessaire.

La maltraitance ne résulte pas que de la malveillance, précise le gouvernement. Elle s'explique par de multiples facteurs, dont le surmenage des proches, des professionnels et des auxiliaires chargés des soins et de l'accompagnement. La crise du coronavirus a aussi mis en évidence ce phénomène, ainsi que «la frontière ténue qui existe entre devoir de protection et respect de l'autodétermination».

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