Pro Suisse Christoph Blocher appelle au combat pour la neutralité

gf, ats

2.12.2022 - 20:00

Trente ans après le «non» à l'EEE, l'association Pro Suisse s'apprête à adopter une résolution exigeant la «neutralité perpétuelle» du pays, sans reprise automatique du droit européen ni nouveaux accords bilatéraux. Christoph Blocher a appelé ses troupes à se battre.

Christoph Blocher  a accusé le Conseil fédéral de ne pas avoir renoncé au rattachement institutionnel à l'Union européenne (archives).
Christoph Blocher a accusé le Conseil fédéral de ne pas avoir renoncé au rattachement institutionnel à l'Union européenne (archives).
ATS

gf, ats

«Nous nous retrouvons une fois de plus – comme il y a 30 ans – au début d'un combat pour l'indépendance, la liberté, la sécurité, la démocratie directe, le fédéralisme et la neutralité permanente», a déclaré l'ancien conseiller fédéral UDC face aux membres de Pro Suisse, réunis dans la salle de l'Albisgüetli, à Zurich.

Il les a encouragés à récolter les signatures nécessaires pour l'initiative «pour la neutralité permanente, armée et globale de la Suisse».

Accusations d'abandon de la neutralité

Agé de 82 ans, le tribun zurichois a accusé le Conseil fédéral de ne pas avoir renoncé au rattachement institutionnel à l'Union européenne après avoir pourtant refusé le projet d'accord-cadre avec Bruxelles en 2021. Et de citer une prise de position du gouvernement de juin 2022 en faveur d'un «partenariat basé sur les valeurs communes et la solidarité avec l'UE».

Cette perspective signifie «la reprise de sanctions décrétées par l'UE contre des Etats en guerre, donc l'abandon de la neutralité suisse», a critiqué Christoph Blocher, selon la version écrite de son discours.

Trente ans d'«errance politique»

De manière générale, le milliardaire a, une nouvelle fois, enchaîné les attaques contre les autorités fédérales, accusées de ne pas avoir accepté la volonté populaire du 6 décembre 1992 et de ne pas avoir mis en oeuvre pleinement l'initiative de l'UDC sur «l'immigration de masse», approuvée par les citoyens en 2014.

Il a aussi critiqué les accords bilatéraux en vigueur depuis vingt ans, libre circulation des personnes et Schengen/Dublin (asile) en tête.

Il a aussi reproché au gouvernement de faire fi d'une motion approuvée pare les Chambres en 2013, indiquant que la Suisse «ne s'engagera pas à reprendre automatiquement le droit européen, que ce soit dans le cadre des accords bilatéraux en vigueur ou de futurs accords».

Pour «ne pas heurter l'UE»

Il s'en est aussi pris au Conseil fédéral du début des années 1990, Selon Christoph Blocher, le gouvernement avait approuvé l'adhésion à l'Espace économique européen (EEE) pour «ne pas heurter l'UE», alors même que quatre conseillers fédéraux sur sept s'étaient montrés réticents quelques mois plus tôt.

Le Zurichois a aussi fait l'éloge de la campagne du «non» à l'EEE «face aux élites favorables à l'adhésion». Présenté à l'époque comme «l'antichambre» de l'adhésion à l'UE, l'Espace économique européen a été refusé le 6 décembre 1992 par 50,3% des citoyens.