VaudProgramme d'échange de seringues étendu à toutes les prisons
nt, ats
6.10.2021 - 12:45
Le canton de Vaud tire un bilan positif du projet pilote Premis (programme d’échange de matériel d’injection stérile) mis en place à la Prison de la Croisée en août 2020. Il va étendre ce programme à l'ensemble des bâtiments du Service pénitentiaire vaudois (SPEN) d'ici la fin de l’année.
nt, ats
06.10.2021, 12:45
ATS
Un groupe de travail interprofessionnel a été constitué pour mener ce projet-pilote consistant à implémenter un programme d’échange de matériel d’injection stérile en milieu carcéral. Il a été testé à la prison de la Croisée pendant six mois, en collaboration étroite avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), indique le canton mercredi dans un communiqué.
À l’issue de cette phase pilote, une évaluation, intégrant notamment les avis des collaborateurs du SPEN et du Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires (SMPP), a montré que les objectifs étaient atteints.
Lever les craintes
Le projet, qui a pour objectif une mise en adéquation avec la loi fédérale sur les épidémies (LEp) et son ordonnance d’application, a permis de lever certaines craintes d’une partie du personnel soignant ou sécuritaire. Notamment quant à des agressions à la seringue, a détaillé Marc Bertolazzi, porte-parole du SPEN.
Le programme a également amélioré la relation de soins avec les détenus concernés, ainsi que leur santé. Car une personne dite «injecteur» peut en effet s'injecter n'importe quelle substance sous le coup de l'addiction, de l'aspirine au xanax en passant par de l'huile, souligne le porte-parole.
Forts de ce bilan globalement très positif, le SPEN et le CHUV ont convenu de déployer Premis sur l’ensemble des sites pénitentiaires du canton de Vaud à partir de novembre 2021.
Poursuite des contrôles
Si la consommation de produits stupéfiants ou de médicaments non prescrits reste strictement interdite dans les établissements pénitentiaires et expose la personne concernée à une sanction disciplinaire, cette problématique reste une réalité dans le milieu carcéral. Des contrôles aléatoires, visant à lutter contre le trafic et la consommation, se poursuivent donc indépendamment de ce programme.
Cela étant, la prévention des épidémies est un thème important. Les départements impliqués suivront avec intérêt le déploiement de PREMIS sur les différents sites du canton de Vaud. En Suisse romande, Genève autorise l'échange de seringues dans ses prisons depuis 1996, relève M. Bertolazzi. La pratique y est bien acceptée.
Maladies sexuellement transmissibles
Pour rappel, l’article 30 de l’ordonnance de la Llep qui date de 2016 stipule que: «Les établissements de privation de liberté doivent veiller en particulier à ce que les personnes dont ils ont la charge (...) aient accès, selon les besoins et la situation, aux moyens permettant de prévenir et traiter les maladies sexuellement transmissibles ou transmissibles par le sang, en particulier à des préservatifs, à du matériel d’injection stérile et à un traitement à base de stupéfiants».