Direction l'étranger Prochain arrêt: l’étranger. Quels pays attirent les retraités suisses?

Nicolai Morawitz

27.7.2018

Partir à l’étranger ou rester en Suisse? Ils sont nombreux à se poser la question à l’heure de la retraite. Ceux qui osent franchir le pas et partir à l’étranger ont un certain nombre de dispositions à prendre avant le départ.
Partir à l’étranger ou rester en Suisse? Ils sont nombreux à se poser la question à l’heure de la retraite. Ceux qui osent franchir le pas et partir à l’étranger ont un certain nombre de dispositions à prendre avant le départ.
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Le climat agréable, le coût de la vie moins élevé et les racines familiales: de plus en plus de Suisses décident de déménager à l’étranger à l’âge de la retraite. Une étape qui doit être minutieusement préparée.

Environ 4400 Suisses de plus de 60 ans ont émigré en 2016. C’est ce qu’indiquent les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Ils montrent que les retraités suisses sont de plus en plus disposés à partir à l’étranger. Sur une période de cinq ans, le nombre de Suisses ayant quitté le pays à l’âge de la retraite n’a cessé d’augmenter: il est passé de près de 3'300 en 2011 à 4'400 en 2016.

Selon les chiffres du Contrôle général des finances (CDF), plus de 800'000 retraité(e)s ont perçu leur rente AVS à l’étranger en 2014. Le total de ces rentes «exportées» s’élève à 5,6 milliards de francs par an, ce qui représente 14% du volume total des AVS versées.

L’Espagne très convoitée

Lorsque les gens osent franchir le pas et partir à l’étranger à l’âge de la retraite, ils recherchent souvent un soutien professionnel pour l’achat de biens immobiliers et la planification financière. Thomas Frigo de l’agence immobilière Engel & Völkers connaît bien les préférences des Suisses qui décident de «poser leurs valises» à l’étranger à l’heure de la retraite. En Espagne, Majorque et la région autour de Marbella sont particulièrement prisées. Thomas Frigo explique la motivation de ces expatriés par le fait qu’il fasse plus chaud, que les prix soient moins élevés et que la météo soit moins capricieuse. Pour les mêmes raisons, le sud de la France a également le vent en poupe.

La Grèce, l’Italie et la Croatie, où les prix et la météo clémente pèsent naturellement dans la balance, sont un peu moins demandées. Selon Thomas Frigo, certains retraités suisses montrent également un certain intérêt pour les villes où ils ont travaillé auparavant, par exemple Londres, Paris, Milan, ou encore Dubaï.

La Thaïlande pour les petits budgets?

En revanche, la Thaïlande est souvent citée par les candidats à l’émigration pour ses «prix particulièrement avantageux», poursuit l'expert. Même avec une petite pension, on y vit très bien. Mais peu sont prêts à aller aussi loin: la rive allemande du lac de Constance est aussi très appréciée car l’immobilier y est plus abordable qu’en Suisse.

Quitter la Suisse et passer le reste de sa vie à l‘étranger: Sven Pfammatter de la société de conseil financier Vermögenszentrum (VZ) évoque souvent cette idée encore vague avec ses clients et détermine les bases financières du projet. Il y a des gens qui sont prêts à s’expatrier dans des pays comme la Thaïlande ou les Philippines dans une «optique financière». Soit parce qu’ils n’ont pas suffisamment économisé, soit parce qu’ils ont dû renoncer à une partie de leur fortune suite à un divorce, explique-t-il.

En revanche, d’autres candidats au départ disposent déjà d'un pécule suffisant et d’un bien immobilier à l’étranger acquis alors qu’ils étaient encore en activité. «Dans ce cas, un grand pas est déjà fait», poursuit Pfammatter.

Ne pas précipiter les choses

Il déconseille toutefois un investissement immobilier précipité à l’étranger à ceux qui ne connaissent un pays que pour y avoir passé des vacances. Si la réalité ne correspondait pas à leurs souhaits, une nouvelle vente de maison ou d’appartement pourrait s’avérer financièrement douloureuse. Dans un premier temps, mieux vaut organiser sa nouvelle vie depuis une location.

Lors de ses entretiens de conseil,  Sven Pfammatter constate souvent que de nombreux retraités «veulent se laisser une porte de sortie» pour un éventuel retour en Suisse. Ce qui pourrait notamment être le cas après un long séjour à l’étranger pour les personnes qui prennent de l’âge et souhaitent rentrer pour bénéficier de la qualité des soins en Suisse.

Prévoir suffisamment de temps pour les préparatifs

Du côté de l’Etat, on n’hésite pas à donner des conseils à ceux qui envisagent une retraite sous les palmiers: le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait établir un guide de la «Retraite à l’étranger». On y recommande par exemple de bien planifier son budget et de ne pas négliger les contacts avec des personnes déjà sur place. Dans le même ordre d’idée, la plateforme «SwissCommunity.org» offre la possibilité d’échanger avec des concitoyens qui vivent déjà dans le pays choisi. Un certain nombre de cercles suisses à l’étranger y sont également répertoriés. Le DFEA recommande un délai de réflexion suffisant avant le changement définitif de résidence. Pour les pays relativement éloignés, il peut s’écouler un à deux ans avant de rassembler tous les documents nécessaires au départ.

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