Aide sociale Recul du recours à l'aide sociale en 2018

ATS

23.12.2019 - 10:28

En comparaison annuelle, le risque de dépendance à l'aide sociale a le plus baissé chez les personnes de 18 à 35 ans et chez les ressortissants étrangers (archives).
En comparaison annuelle, le risque de dépendance à l'aide sociale a le plus baissé chez les personnes de 18 à 35 ans et chez les ressortissants étrangers (archives).
Source: KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

En 2018, 272'700 personnes ont reçu une prestation de l'aide sociale économique en Suisse, contre un peu plus de 278'000 l'année précédente. C'est la première fois depuis 2008 que l'on observe un recul du nombre de personnes soutenues, mais aussi du taux.

Le taux d'aide sociale en Suisse, soit le nombre de bénéficiaires par rapport à la population résidente du pays, s'est en effet établi à 3,2%, contre 3,3% en 2017, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Un recul a aussi été recensé au niveau des cantons.

La moitié d'entre eux a en effet enregistré une baisse du taux d'aide sociale. Seulement trois (Jura, Valais et Glaris) ont vu ce taux augmenter légèrement. Les cantons urbains ont toujours des taux supérieurs à la moyenne par rapport aux cantons ruraux.

Le risque de dépendance est supérieur à la moyenne nationale chez les mineurs, les personnes divorcées et celles de nationalité étrangère. Le taux d'aide sociale de ces catégories se monte respectivement à 5,2%, 5,5% et 6,1%.

En comparaison annuelle, le risque de dépendance à l'aide sociale a le plus baissé chez les personnes de 18 à 35 ans et chez les ressortissants étrangers, constate l'OFS.

Plus d'un quart des dossiers clos

En 2017, 49'300 dossiers d'aide sociale sur les 175'200 pour lesquels une prestation a été perçue pendant l'année ont pu être clôturés. Le taux de sortie de l'aide sociale s'est donc établi à 28,1% au niveau national. En ne considérant que les dossiers clos suite à la reprise d’une activité ou à l'amélioration de la situation d’activité, le taux de sortie atteint 7,8%.

Selon la composition des dossiers, des écarts importants peuvent être constatés entre les taux de sortie grâce à l'amélioration de la situation d'activité. Les couples ayant un enfant (12,9%) ou deux enfants (13,1%) sont les plus à même de sortir de l'aide sociale, deux personnes adultes pouvant potentiellement réaliser un revenu professionnel.

Les personnes vivant seules (6,4%) et les familles monoparentales (7,4%) présentent des taux plus faibles. La tranche d'âge des 26 à 35 est la plus à même de sortir de l'aide sociale, avec un taux de 10,6%, contre 3,7% chez les 56 à 64 ans. Ces derniers ont en effet de moins bonnes chances sur le marché du travail.

Sans formation professionnelle, le taux de sortie est de 5,4%. Il augmente à 9,7% avec un diplôme du degré secondaire II et à 11,1% avec un diplôme d'une haute école.

Baisse des demandes d'asile

Le nombre total de bénéficiaires (aide sociale économique et aide sociale dans le domaine de l'asile et des réfugiés) a baissé entre 2016 et 2018, passant de 342'700 à 337'500. Le nombre de prestataires dans le domaine de l'asile est passé de 35'800 en 2016 à 18'200 en 2018, une évolution liée à la baisse des nouvelles demandes d'asile.

En revanche, le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale vivant en Suisse en tant que réfugiés ayant obtenu l'asile a augmenté de 21'900 personnes en 2016 à 31'900 en 2018. Pour les personnes admises à titre provisoire, ce chiffre est passé de 22'800 à 31'800.

Les ressortissants suisses ou les étrangers disposant d'un titre de séjour représentent près des trois quarts des bénéficiaires. Le dernier quart est composé de personnes relevant du domaine de l'asile ou des réfugiés.

Le défi de l'intégration

Le taux d'aide sociale des personnes relevant du domaine de l'asile atteignait 89.6% en 2018 (contre 90,4% en 2017) et celui des réfugiés 85,1% (contre 86,3% en 2017). Parmi les réfugiés percevant une prestation de l'aide sociale, 23% exercent une activité professionnelle, 16,9% suivent une formation et 5,2% prennent part à un programme d’insertion professionnelle ou d’occupation.

Ces taux élevés reflètent le cadre légal et soulignent l'ampleur des défis de l'intégration professionnelle des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire, note l'OFS. L'acquisition de connaissances linguistiques, les qualifications professionnelles, un bon état de santé et une intégration sociale et culturelle minimale sont souvent des conditions préalables à une sortie de l’aide sociale.

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