Coronavirus Réduire la TVA est inutile contre le Covid

ATS

5.5.2020 - 06:48

Tobias Straumann est professeur d'histoire économique à l'université de Zurich (archives).
Tobias Straumann est professeur d'histoire économique à l'université de Zurich (archives).
Source: KEYSTONE/MARCEL BIERI

Le professeur d'histoire économique de l'université de Zurich, Tobias Straumann, se dit sceptique mardi dans la presse quant à des propositions visant à relancer l'économie frappée par la crise liée au coronavirus. Beaucoup d'entre elles n'apportent rien, selon lui.

Il pointe par exemple celle qui veut réduire de moitié la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). «Dans la situation actuelle, cette idée n'est pas adaptée pour relancer la consommation. Ce n'est pas le pouvoir d'achat qui pose problème, mais la baisse de la consommation dictée par la crainte de la contamination», explique M. Straumann dans un entretien diffusé par la Neue Zuercher Zeitung.

La proposition socialiste consistant à donner 200 francs à chaque citoyen est également rejetée par l'expert. «Cet argent ne produirait aussi aucun effet. Il se retrouverait probablement sur les comptes d'épargne de la plupart des gens. L'hélicoptère monétaire n'a été pensé que comme mesure à haut risque pour des Etats surendettés», souligne le professeur zurichois.

Pas de dépression en vue

La Suisse se trouve dans une meilleure situation, car le pays dispose d'une marge de manoeuvre suffisante avec les finances fédérales, ajoute-t-il. Elle ne doit en outre pas supporter une charge d'intérêts élevée et il n'y a pas de danger que l'économie ne tombe en situation de déflation, en raison d'un manque de mesures de soutien du gouvernement, selon lui.

M. Straumann s'oppose en outre à une utilisation de l'argent de la Banque nationale suisse (BNS) pendant la crise liée au Covid-19. «Seuls les Etats surendettés se tournent vers leur banque centrale pour résoudre leurs problèmes fiscaux. Cette manoeuvre dangereuse n'est pas nécessaire en Suisse», remarque le professeur.

La Confédération helvétique devrait toutefois contrôler en permanence, si les mesures de soutien touchent de manière adéquate tous les secteurs en difficulté, précise l'expert. «Nous devons simplement attendre de voir si le déconfinement fonctionne bien», ajoute-t-il, précisant ne voir aucun signe que la récession se transforme en dépression.

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