Syndicats Remèdes contre la stagnation des salaires

ATS

15.1.2019 - 15:25

Etant donné que le nouveau président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, ne prendra ses fonctions qu'au printemps, ce sont les vice-présidents Vania Alleva (à l'image) et Giorgio Tuti qui ont présenté les priorités de la centrale syndicale pour 2019 (archives).
Etant donné que le nouveau président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, ne prendra ses fonctions qu'au printemps, ce sont les vice-présidents Vania Alleva (à l'image) et Giorgio Tuti qui ont présenté les priorités de la centrale syndicale pour 2019 (archives).
Source: KEYSTONE/MARCEL BIERI

Les salaires réels stagnent et les rentes moyennes du 2e pilier ont baissé depuis 2005, constate l'Union syndicale suisse (USS). La faîtière a présenté mardi à Berne son plan d'action pour contrer ces tendances et réaffirmé la nécessité des mesures d'accompagnement.

"Quiconque travaille dans ce pays doit être soumis à nos conditions de travail et percevoir un salaire suisse, indépendamment de son origine", a souligné Vania Alleva, vice-présidente de l'USS, à l'occasion de la conférence annuelle de la faîtière. Et de qualifier "d'inacceptable" l'accord-cadre négocié entre le Conseil fédéral et l'Union européenne, car il affaiblit la protection des salaires.

Si la Suisse devait reprendre les directives européennes, ces dernières ne permettraient par exemple pas aux organes de contrôle paritaires de sanctionner les infractions, a illustré Mme Alleva. Même s'il n'est pas parfait, le système suisse "fonctionne plutôt bien", selon elle.

Stagnation des salaires

En 2017 et 2018, les salaires réels en Suisse n'ont pas augmenté malgré la reprise économique, a relevé pour sa part Daniel Lampart, économiste en chef. Même l'Allemagne, connue pour sa "modération salariale", affiche une meilleure croissance salariale, a-t-il souligné.

Les personnes les plus touchées par cette stagnation sont les employés de longue date, avec vingt ans ou plus d'ancienneté dans une entreprise. L'USS demande donc une augmentation "substantielle" des salaires de ces travailleurs ainsi que ceux des femmes.

Une hausse est d'autant plus nécessaire que les primes maladies augmentent, grevant le budget des ménages à bas ou moyen revenu, a rappelé M. Lampart. Et d'ajouter que selon le rapport sur la répartition des revenus et de la fortune de l'USS, cette charge a, dans certains cas, plus que doublé depuis 2000 pour cette catégorie de ménage. L'USS soutient donc l'initiative du PS qui veut limiter les primes à 10% du revenu disponible.

Rentes en péril

Les responsables de l'USS ont aussi fait part de leur préoccupation face à la situation "alarmante" des rentes. Alors que les cotisations sont en hausse, une récente enquête de l'USS auprès de 42 caisses de pension indique que le taux de conversion moyen s'abaissera de 5,8% à 5,6% en 2019. Il se situait à 6,4% en 2013, a expliqué M. Lampart.

La situation de l'AVS est plus satisfaisante. Elle connaît une évolution stable et présente un rapport coût-prestation excellent pour les revenus bas et moyens, a rappelé l'économiste. Ainsi 92% des assurés reçoivent davantage de l'AVS que ce qu'ils ont versé, les 8% restants étant en revanche des contributeurs nets.

Une 13e rente AVS

Afin d'améliorer la situation des rentes, l'USS veut donc miser sur le premier pilier. Elle prépare une initiative pour une 13e rente AVS. Il ne s'agit pas de financer du luxe, mais d'aider les gens à s'en sortir. Cela correspond à un véritable besoin, a insisté le vice-président Giorgio Tuti.

Dans le deuxième pilier, l'USS souhaite que des restrictions de gain soient posées aux assureurs actifs dans ce domaine. Il faut également une transparence sur les frais administratifs. De plus, les recettes de la Banque nationale suisse (BNS) issues des taux négatifs devraient être reversées au 2e pilier.

L'USS a également rappelé son engagement en faveur de l'égalité salariale. Il est urgent de mettre en oeuvre les améliorations législatives obtenues en automne dernier, a noté Vania Alleva. Ce n'est cependant qu'un premier pas. Il faut des mesures plus poussées qui garantissent une véritable égalité et mettent fin à la discrimination. C'est pourquoi l'USS participera à la grève des femmes prévue le 14 juin.

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