La grève pour le climat organisée le 15 mars à Fribourg, deuxième du nom après celle tenue le 18 janvier, avait attiré quelque 2000 personnes (archives).
Le débat entre sept interlocuteurs s'est déroulé en présence de quelque 150 personnes dans l'aula du Collège Ste-Croix à Fribourg.
Rencontre sur le climat à Fribourg
La grève pour le climat organisée le 15 mars à Fribourg, deuxième du nom après celle tenue le 18 janvier, avait attiré quelque 2000 personnes (archives).
Le débat entre sept interlocuteurs s'est déroulé en présence de quelque 150 personnes dans l'aula du Collège Ste-Croix à Fribourg.
Le Conseil d'Etat fribourgeois a rencontré lundi soir des jeunes du canton engagés en faveur de la défense du climat. Le débat, une première en Suisse, a passé en revue les pistes pour répondre aux revendications touchant à l'urgence de la situation.
La réunion consacrée aux enjeux politiques et sociétaux de la sauvegarde de l'environnement se voulait un prolongement des grèves et des manifestations organisées depuis janvier. Elle s'est tenue à l'aula du Collège Ste-Croix, à Fribourg, dans une salle de 200 places en présence de près de 150 collégiens et étudiants, y compris quelques enseignants, et de trois conseillers d'Etat.
Le débat, modéré par le rédacteur en chef du quotidien La Liberté Serge Gumy, a opposé, sur un ton respectueux, Jean-François Steiert, directeur de l’aménagement, de l’environnement et des constructions, Olivier Curty, directeur de l’économie, et Didier Castella, directeur des institutions, de l’agriculture et des forêts, à quatre collégiens et étudiants, deux femmes, deux hommes.
Révolution verte
Ces derniers ont fait part d'emblée de leur ambition d'aller au-delà de l'Accord de Paris sur le climat de 2015. Ils sont conscients des limites imposées à l'action d'un canton seul, mais souhaitent engager une révolution verte globale. «Comme rien est fait, il faut remettre en question le modèle dominant», a dit l'un d'eux.
«Nous devons accompagner la transition écologique», a expliqué Didier Castella, évoquant un cycle durable qui est parfois en contradiction avec les habitudes actuelles. «Il y a urgence climatique, mais pas d'état d'urgence», a-t-il nuancé. De son côté, Jean-François Steiert a rejeté l'idée selon laquelle le canton n'intégrerait pas le facteur climatique dans son action.
Plus largement, les participants ont conversé sur la thématique qui s'est fait jour dans le sillage de l'action de l'adolescente suédoise Greta Thunberg depuis quelques mois. Les jeunes ont produit un catalogue de mesures abordant l'urgence climatique, la justice climatique, les transports, l'alimentation et l'habitat.
Transports gratuits
La question de la gratuité des transports publics a occupé une partie des discussions. Jean-François Steiert a parlé de trouver «le bon équilibre», précisant que des catégories ciblées, les plus jeunes, pourraient en profiter. Les jeunes souhaitent pour leur part un réseau plus dense, tout en étant conscients qu'une telle option coûtera plus cher.
Au terme du débat d'une heure et demie, les échanges sont apparus de bonne tenue. Les quatre représentants des jeunes ont trouvé leur aise, après la nervosité initiale. Les trois ministres, un PLR, un PS et un PDC, ont offert quant à eux une écoute attentive, tentant d'expliquer la logique menant leur politique sur le plan cantonal.
La réunion a pris du temps à se concrétiser après le vote le 6 février par le Grand Conseil d'une motion du groupe Vert Centre Gauche pour une résolution en faveur du climat. Les jeunes voulaient éviter une réunion présentant un caractère trop formel, uniquement tenue entre quelques-uns parmi eux et le gouvernement cantonal.
Essai à concrétiser
Le vote des députés a recueilli 77 voix contre 11, et 8 abstentions. La résolution déclare que le Grand Conseil apporte son «plein soutien aux jeunes Fribourgeois qui se mobilisent pour le climat et qui réclament un changement profond dans les politiques climatiques, pour l'avenir de notre planète et des générations futures».
La rencontre entre le Conseil d'Etat et les jeunes visait notamment à prendre en compte les revendications de ces derniers dans le plan climat cantonal en cours d'élaboration, ainsi que dans toutes les autres politiques publiques, selon le texte de la motion adoptée il y a deux mois.
Les grèves pour le climat, les 18 janvier et 15 mars, et les manifestations avec un public plus large, les 2 février et 6 avril, ont attiré dans le chef-lieu cantonal entre un bon millier et 2500 personnes. Le mouvement des jeunes s'est structuré au fil des semaines. Reste à voir à quoi conduira la discussion avec le gouvernement.
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