Berne
Un requérant d'asile sri-lankais âgé de 38 ans a été tué par un policier samedi peu avant 02h00 à Brissago (TI). Muni de deux couteaux, il allait se jeter sur deux compatriotes devant l'entrée d'un immeuble quand un agent qui les accompagnait a fait feu.
Au moment de l'agression, deux requérants sri-lankais se dirigeaient avec des agents de police, appelés sur les lieux pour une rixe, à l'intérieur de cet immeuble situé sur la Place municipale de Brissago, selon la police cantonale. Le bâtiment, géré par l'oeuvre d'entraide ouvrière tessinoise (OSEO Tessin), héberge depuis sept à huit ans une douzaine de requérants, dont plusieurs Sri-Lankais.
Sur le palier du rez-de-chaussée, l'agresseur s'est jeté sur les deux autres demandeurs d'asile et les policiers, couteaux à la main. L'un des agents a sorti son arme et tiré à plusieurs reprises. Touché, l'agresseur n'a pas survécu malgré les premiers secours apportés rapidement sur place. Personne d'autre n'a été blessé.
Responsabilités en question
Le Ministère public tessinois a ouvert une enquête qui s'attache pour l'heure à déterminer les responsabilités de l'agent qui a fait feu. Contacté par l'ats, son porte-parole, Saverio Snider, a dit que toutes les personnes impliquées dans l'affaire sont interrogées.
La justice n'a pour l'instant prononcé aucune mesure coercitive à leur encontre. Afin de garantir une parfaite impartialité des investigations, celles-ci sont menées avec le concours de la police scientifique de Zurich, a communiqué la police tessinoise.
L'agent ne sera pas suspendu
Au moment des coups de feu, la vie des policiers était bel et bien en danger, en plus de celle de deux Sri-Lankais, ont souligné samedi après-midi les autorités tessinoises. Le conseiller d'Etat en charge de la justice Norman Gobbi et le commandant de la police cantonale Matteo Cocchi se sont dits solidaires de l'agent qui a fait feu.
"Il n'aurait pas pu faire autrement, il n'y avait pour lui pas d'autre possibilité de procéder au vu du danger", a assuré M. Cocchi devant les médias à Noranco (TI), près de Lugano. M. Gobbi et M. Cocchi ont fait savoir qu'aucune mesure de suspension ne serait prise contre le policier, avant d'adresser leurs pensées à la famille du défunt et à l'agent qui a été obligé de faire feu.
Les responsables ont indiqué que le mobile de l'agression demeurait pour l'heure inconnu. Ils n'ont pas précisé si celle-ci pouvait être liée à la consommation de drogues ou d'alcool, ou si elle pouvait avoir une origine dans les conflits internes qu'a connus récemment le Sri Lanka. Aucune information n'a été dévoilée sur le passé du requérant d'asile tué, ni sur des arrestations préalables.
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