Cantons prudents Retour à la normale en trois temps

vf, ats

30.4.2021 - 21:44

vf, ats

Le plan de sortie de crise en trois phases présenté par le Conseil fédéral la semaine dernière est bien accueilli par les cantons. Mais ceux-ci le trouvent un peu trop rapide à leur goût. Ils l'ont fait savoir dans leur prise de position publiée vendredi soir.

Le Conseiller federal Alain Berset, droite, parle avec Maurice Ropraz, Conseiller d'Etat, gauche, et Anne-Claude Demierre, Conseillere d'Etat, centre, apres une conference de presse au Forum Fribourg.
Le Conseiller federal Alain Berset, droite, parle avec Maurice Ropraz, Conseiller d'Etat, gauche, et Anne-Claude Demierre, Conseillere d'Etat, centre, apres une conference de presse au Forum Fribourg.
KEYSTONE

Le plan du gouvernement prévoit d'abord une phase de protection, jusqu'à fin mai, une deuxième de stabilisation, vraisemblablement jusqu'à fin juillet, et une troisième dite de normalisation, qui devrait permettre de lever graduellement les restrictions encore en vigueur.

Pour les cantons, «le passage à la phase 3 ainsi que les étapes concrètes des ouvertures des phases 2 et 3 doivent mieux prendre en considération la volonté de se faire vacciner et, de fait, les taux de vaccination».

Une partie non négligeable de la population n'est pas encore vaccinée et constitue ainsi un risque, écrit la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS).

Tenir compte des indicateurs

Les cantons demandent de tenir compte des indicateurs qui fixent les valeurs à ne pas dépasser, à savoir les nouvelles infections, les hospitalisations, l'occupation en soins intensifs et le taux de reproduction.

Si une grande partie de ces critères ne sont pas remplis, il ne doit pas y avoir d'ouvertures. Sinon, ces indicateurs perdront leur pertinence tout comme le modèle dans son ensemble.

Les cantons demandent de prévoir assez de temps pour observer de manière adéquate les conséquences des ouvertures ou des restrictions sur les infections. Et le Conseil fédéral doit communiquer clairement que l'apparition de mutations du virus peut mener à renoncer aux étapes d'ouverture si la situation épidémiologique l'exige.

Tout le monde ne peut pas être vacciné

La CDS souligne qu'"une partie non négligeable de la population ne sera pas vaccinée (pour le moment)», notamment les enfants et les adolescents de moins de 16 ans ainsi que les personnes qui ne peuvent pas l'être pour des raisons de santé.

La procédure proposée consistant à accorder l'accès à certaines activités exclusivement aux personnes vaccinées, rétablies ou testées négativement pendant la phase de stabilisation (taux de couverture vaccinale dans la population adulte de 40 à 50%) constituerait un défi pour les capacités de test, pensent les cantons.

Le traçage, les tests, l'isolement et la quarantaine devraient en outre également jouer un rôle important dans la troisième phase. Il faut en effet s'attendre à des mutations et à une mobilité accrue à l'échelle de la planète, selon la CDS.

Consultation jusqu'en milieu de semaine

Selon le scénario présenté par le Conseil fédéral, la Suisse se trouve actuellement encore dans la phase de protection. Cette phase s'applique jusqu'à ce que toutes les personnes disposées à se faire vacciner et qui sont particulièrement à risque aient été entièrement vaccinées avec deux doses. Jusqu'à ce moment-là, les mesures doivent être maintenues.

Elle sera suivie de la phase de stabilisation, qui durera jusqu'à ce que tous les adultes de Suisse qui souhaitent se faire vacciner l'aient été. Avec un taux de personnes disposées à se faire vacciner de 60%, le Conseil fédéral prévoit que ce sera le cas d'ici la fin juillet.

Enfin, une fois que tous les adultes auront été vaccinés, la phase de normalisation suivra. Si un grand nombre de personnes sont à nouveau infectées après cette phase, le Conseil fédéral se réserve le droit de réintroduire certaines mesures – mais uniquement pour les personnes qui n'auront pas été vaccinées.

Le plan de sortie du Conseil fédéral est soumis en consultation jusqu'au milieu de la semaine prochaine.