ValaisSalaires d'administrateurs : les députés ne veulent pas s'immiscer
zd, ats
13.3.2024 - 10:41
Le Grand Conseil valaisan a rejeté mercredi deux postulats qui demandaient au canton de se pencher sur les rémunérations versées aux membres des conseils d'administration liés à l'Etat. Les deux textes, issus du PS et de l'UDC du Haut-Valais, sont classés.
Keystone-SDA, zd, ats
13.03.2024, 10:41
13.03.2024, 10:59
ATS
Les deux postulats prenaient comme base les salaires, jugés «pas raisonnables», des administrateurs de la Banque Cantonale du Valais (BCVs). Pour un taux d'activité d'environ 50%, le président du conseil d'administration a touché, en 2021, 353'000 francs bruts. A 20%, les autres membres de ce conseil ont gagné environ 80'000 francs. Les deux textes dénonçaient notamment que ces salaires soient supérieurs à ceux d'un conseiller d'Etat, lesquels sont fixés à 300'000 francs.
Dans sa réponse, le Conseil d'Etat indique avoir déjà discuté avec la BCVs à ce sujet. Des benchmarks ont été réalisés et ils montrent que les rémunérations sont conformes à celles versées par les établissements bancaires comparables. «Les rémunérations sont assez élevées, a reconnu le conseiller d'Etat Roberto Schmidt. Mais «l'activité comparable c'est les autres banques et pas le Conseil d'Etat», a-t-il appuyé, évoquant le prix du marché.
Question de responsabilité
D'autres critères comme les responsabilités à assumer, les risques de l’entreprise, sa taille doivent aussi être pris en compte dans ce calcul, a poursuivi Roberto Schmidt. Un argument qui a fait bondir la gauche.
«Comme le président du conseil d'administration de la BCVs touche deux fois plus que vous pour un équivalent plein temps, est-ce que vous assumez Monsieur Schmidt, que vos responsabilités à la tête de l'Etat sont deux fois inférieures?», a lancé Sarah Constantin qui a plaidé en vain pour que le plénum donne au Conseil d'Etat le mandat «d'élaborer un projet de base légale pour encadrer ces rémunérations dans les conseils d'administration liés à l'Etat».
«Ingérence»
La gauche a pu compter sur l'appui de l'UDC du Haut-Valais – et inversement – qui avait déposé un postulat similaire et obtenu une même réponse. Le plénum n'a pas suivi, dénonçant notamment une volonté «d'ingérence dans la politique de l'entreprise».
Le postulat socialiste a été refusé par 87 voix à 33 et 4 abstentions, celui de l'UDC du Haut-Valais par 80 voix contre 47.