Venezuela Sanctions US contre le Venezuela dénoncées

ATS

29.5.2019 - 15:54

L'ambassadeur du Venezuela en Suisse a dénoncé mercredi les sanctions américaines contre son pays. César Osvelio Méndez González a affirmé que 5,47 millards de dollars avaient été «confisqués» depuis l'entrée en vigueur du blocus en août 2017.

«Nous dénonçons les sanctions américaines qui sont des attaques brutales et criminelles contre le Venezuela», a déclaré devant la presse à l'ambassade à Berne le représentant du président Nicolas Maduro. «Nous assistons à une ingérence grossière de la part des Etats-Unis (...) Cela déstabilise le pays et toute la région, de l'Amérique du Sud jusqu'aux Caraïbes», a-t-il affirmé.

«Le blocus de l'accès aux aliments et aux médicaments pour le peuple vénézuélien constitue dans les faits un délit de lèse-humanité», a poursuivi l'ambassadeur. Il a estimé à 23,24 milliards de dollars les pertes globales pour l'économie du pays entre août 2017 et décembre 2018.

Pas de comptes suisses bloqués

M. Méndez González a cité 50 banques et institutions financières qui avaient gelé des capitaux vénézuéliens. A sa connaissance, aucun argent n'a été bloqué sur des comptes en banque helvétiques. Il a toutefois relevé «quelques tracas et obstacles» de quelques banques suisses, notamment s'agissant de «retards inexpliqués dans des transferts d'argent ou des transactions».

Caracas mentionne notamment le blocus d'UBS sur des transactions du Venezuela avec l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) destinés à l'achat de vaccins pour le programme d'immunisation 2017. Cela a obligé le Venezuela et l'OPS à chercher des alternatives avec des banques d'autres pays, entraînant un retard de quatre mois dans le programme d'immunisation.

Interrogé sur les problèmes économiques du pays existant avant les sanctions américaines, l'ambassadeur n'a pas nié «le côté monoexportateur» du Venezuela. «Nous pensions que nous allions pouvoir vivre uniquement grâce au pétrole (...) Il faut reconnaître que nous sommes tombés dans une certaine facilité du modèle rentier du pétrole», a-t-il admis. «Nous voulons sortir de ce schéma et diversifier notre économie», a-t-il dit.

Pas de décision concernant la Suisse

Sur le plan diplomatique, M. Méndez González a indiqué que son gouvernement n'avait toujours pas pris de décision concernant la représentation par la Suisse des intérêts des Etats-Unis au Venezuela. Le gouvernement Maduro doit en effet formellement décider s'il accepte que Berne représente les intérêts diplomatiques américains à Caracas. Washington avait demandé au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d'occuper ce mandat, approuvé par le conseiller fédéral Ignazio Cassis.

L'ambassadeur n'a pas voulu avancer de calendrier sur la validation de ce mandat. «C'est toujours en cours d'évaluation (...) Nous ne voulons pas prendre de décision trop pressée». En revanche, il a annoncé que «l'option la plus probable» pour le rôle inverse – les intérêts du Venezuela aux Etats-Unis -, se concentrait sur la Turquie. Pas sûr que Washington accepte.

Neutralité fondamentale

Interrogé sur ses attentes de la rencontre dimanche en Suisse entre les chefs de la diplomatie suisse et américaine, Mike Pompeo et Ignazio Cassis, M. Méndez González a répondu «vouloir garder confiance en la neutralité de la Suisse. C'est fondamental pour nous», a-t-il insisté.

«J'aimerais donc croire» que M. Cassis sera neutre. «Ce serait dommage que nos deux pays dévient des relations et principes de bonne foi existant jusqu'ici», a-t-il ajouté. Il espère que le conseiller fédéral proposera à son homologue américain «des pistes profitables au peuple vénézuélien. Mais je n'ai pas le même sentiment de bonne foi avec M. Pompeo», glisse-t-il.

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