Grand Conseil - FR Secondaire supérieur modernisé à Fribourg

ATS

11.12.2018 - 17:25

Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen a souligné la nécessité de maintenir et de développer la qualité de l'enseignement secondaire supérieur (archives).
Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen a souligné la nécessité de maintenir et de développer la qualité de l'enseignement secondaire supérieur (archives).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les députés au Grand Conseil fribourgeois ont accepté à l’unanimité une révision totale de la loi sur l’enseignement secondaire supérieure (LESS). Le texte a suscité des discussions de détail sur le bilinguisme, la durée du gymnase ou la taille des classes.

Au final, la révision a été plébiscitée mardi par 98 voix sans opposition et sans abstention. Le texte, une version "bis" concoctée par la commission ad hoc sur la base du projet du Conseil d'Etat, vise à intégrer les évolutions des dernières années et l'importance du bilinguisme pour le canton, a expliqué le président de la commission, le socialiste Philippe Savoy.

L'élu socialiste a résumé les apports d'une loi comportant 90 articles. Il a mis en avant l'ancrage du fonctionnement et du financement, avec la fixation à quatre ans de la durée des études gymnasiales ainsi que la mise à jour des aspects pédagogiques. Sans oublier l'inscription du bilinguisme, sujet toujours sensible devant le parlement cantonal.

Développer la qualité

Jean-Pierre Siggen, le conseiller d'Etat PDC en charge de l'instruction publique, a prolongé le catalogue en soulignant la nécessité "de maintenir et de développer la qualité". La LESS est une loi-cadre fixant les buts et l'organisation du secondaire supérieur.

"L'idée consistait à ne pas trop fixer de contraintes pour éviter de se trouver trop rapidement dépassé", a dit le ministre devant les députés. Les établissements scolaires n'auront pas l'autonomie d'une haute école spécialisée ni d'une université, mais le "génie du lieu sera respecté."

La loi révisée laisse en effet de la place aux initiatives locales, avec l'instauration d'un conseil des élèves, détaille le soutien scolaire et instaure des structures de pilotage. Les socialistes ont salué le projet bis de la commission, une version affinée par rapport à celle du gouvernement, version derrière laquelle s'est rangé Jean-Pierre Siggen.

Quatre ans au gymnase

Le député Elias Moussa (PS) a loué l'ancrage de la durée à quatre ans pour le gymnase, une durée qui "privilégie la qualité de l'enseignement". Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen a évoqué en complément la notion de formation de la personnalité des élèves.

La durée des études gymnasiales a suscité un débat. Le député vert Bruno Marmier (groupe Vert Centre Gauche) a déposé un amendement proposant trois ans, non pas par souci d'économies mais en se demandant ce qu'apportait une année supplémentaire, année qui pourrait servir à des compléments de formation. Son amendement a été rejeté très nettement.

A droite, la LESS n'a suscité aucune opposition. Démocrates-chrétiens, libéraux-radicaux et démocrates du centre ont salué la révision de la loi, aussi bien sur la durée que le bilinguisme.

Taille des classes

Au chapitre des manquements, le député chrétien-social Urs Perler (groupe Vert Centre Gauche) a regretté que l'on n'arrête pas dans la loi le nombre d'élèves maximal par classe, 24 étant à ses yeux l'idéal. La commission n'a pas souhaité mentionner cet aspect (moyenne de 22 actuellement, avec une fourchette comprise entre 14 à 27), pour éviter des surcoûts pouvant atteindre 3 millions de francs.

Urs Perler a encore déploré l'absence de référence à la santé, en particulier la prévention des problèmes psychiques chez les élèves. Un amendement de la Verte Paola Ghielmini Krayenbühl n'a pas passé la rampe, Jean-Pierre Siggen précisant qu'un article s'intéressait à cette dimension avant transmission d'un cas difficile à des acteurs spécialisés.

Le député socialiste Guy-Noël Jelk a déposé un amendement demandant de changer le terme d'élève par celui d'étudiant. Enseignant lui-même, il a expliqué que la notion d'élève ne correspondait plus à la réalité, partant qu'il disait "vous à ces étudiants". "C'est une question de respect pour ces jeunes adultes."

Prochaine rentrée scolaire

Son amendement a été nettement rejeté, Jean-Pierre Siggen le repoussant aussi pour une question de coordination avec les autres cantons francophones. La LESS révisée entrera en vigueur au 1er août 2019, soit quelques jours avant la prochaine rentrée scolaire.

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