Fusion Sion et Veysonnaz pourraient se marier le 18 juin, ou pas...

Le projet de mariage entre Sion et Veysonnaz (VS) sera soumis au vote le 18 juin. Si pour certains, la fusion est une étape logique et profitable, pour d'autres elle s'apparente à une mainmise de la ville sur les villages de montagne. Ces dernières semaines, la campagne s'est envenimée, avec à la clé recours et plainte pénale.

Face à des tâches communales «de plus en plus lourdes et complexes», les autorités de Veysonnaz ont adressé une demande de fusion à Sion en 2021. Au préalable, elles avaient consulté la population sur sa vision pour l'avenir, et celle-ci avait alors plébiscité une fusion à 87%, 55% souhaitant se lier à Sion, 45% à Nendaz.

Pour les exécutifs de Veysonnaz et de Sion, le projet de fusion qui sera soumis au vote le 18 juin est «solide, attractif et amène des avantages aux deux partenaires». Devant la presse réunie dans le chef-lieu valaisan en mars dernier, ils ajoutaient avoir tenu compte dans son élaboration «des attentes et des craintes émises lors des divers ateliers citoyens».

Deux comités dans l'opposition

Mais le projet ne convainc pas tout le monde et deux comités opposés se sont formés: l'un réunit des habitants de Veysonnaz sous le nom «Ensemble pour Veysonnaz», l'autre des Sédunois sous l'appellation «Non au Grand Sion».

Le mouvement citoyen et apolitique «Non au Grand Sion», fondé par des élus et anciens élus issus des rangs du Centre et de l'UDC, a expliqué à la presse en mars dernier craindre «une mainmise de la ville de plaine sur les villages de montagne» et «une urbanisation généralisée de la montagne». Le comité note par exemple qu'en cas de fusion, le taux de résidences secondaires, aujourd'hui de «plus de 60%» à Veysonnaz, tomberait à 9,3%, «favorisant un boom des constructions».

Recours et plainte pénale

En mai dernier, le mouvement a déposé un recours contre un tout-ménage envoyé conjointement par les deux communes à leur population, estimant que la brochure «financée par les deniers publics manque d'objectivité, de nuance et de transparence». Le Conseil d'Etat devra trancher sur ce recours et sur un second, déposé par le même mouvement pour les mêmes griefs contre le bulletin d'information distribué avec le matériel de vote.

Quant au comité «Ensemble pour Veysonnaz», il a déposé une plainte pénale après qu'un de ses membres a reçu un e-mail contenant «des propos insultants». L'auteur du courrier est un cadre de l'administration communale qui s'est dénoncé auprès du président de la commune à qui il a fait part de ses «profonds regrets» justifiant son acte par «un moment d'énervement et de désarroi dû au stress de la campagne».

Le conseil communal de Veysonnaz condamne «avec fermeté» le geste de son employé qu'il a «relevé de toute tâche en lien avec la fusion». Dans un communiqué, l'exécutif indique qu'il va «examiner les suites administratives à donner à cette affaire».

Fusion possible au 1er janvier 2025

Si fusion il y a, elle donnera naissance à une nouvelle entité qui portera le nom de Sion, mais le village de Veysonnaz continuera à porter son nom. Le territoire de Veysonnaz s'étend sur 11,2 km2 pour près de 600 habitants, celui de Sion sur 35 km2 pour quelque 35'000 habitants.

En cas de vote favorable, les deux communes transmettront une demande de fusion au Conseil d'Eat qui la soumettra au Grand Conseil. Si ce dernier la valide, la fusion sera effective au 1er janvier 2025, date du début de la prochaine législature.

vs, ats