Valais Structure d'accueil de l'enfance: une CCT exigée 

zd, ats

1.5.2024 - 14:14

Le syndicat SCIV a réitéré mercredi, à l'occasion du 1er mai, son appel à la fédération des communes valaisannes pour qu'une discussion s'engage avec le personnel des structures d'accueil de jour de l'enfance.
Le syndicat SCIV a réitéré mercredi, à l'occasion du 1er mai, son appel à la fédération des communes valaisannes pour qu'une discussion s'engage avec le personnel des structures d'accueil de jour de l'enfance.
ATS

Le personnel actif dans les structures d'accueil de jour de l'enfance veut une convention collective de travail (CCT) et réitère son appel à la fédération valaisanne des communes. En toile de fond notamment, le constat de grandes disparités de salaires entre les communes et la pénurie de personnel formé.

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«La différence de salaires pour deux personnes ayant les mêmes qualifications et la même ancienneté peut aller jusqu'à 1000 francs par mois simplement parce qu'elles travaillent dans des communes voisines», indique d'emblée Marcel Bayard président du syndicat SCIV. La situation doit changer, ajoute-t-il lors d'une action solidarité à Martigny (VS).

En Valais, les structures d'accueil de jour de l'enfance sont communales. «Les disparités entre les employés se creusent parce que les salaires de base, les échelles de progression, ou encore la prime d'ancienneté dépendent du budget communal. A cela s'ajoute encore l'adaptation ou non au renchérissement», ajoute Marcel Bayard.

Pétition restée sans réponse

Ce constat et bien d'autres émanent d'une étude sur les conditions de travail menée auprès du personnel de la branche en décembre 2022. Il a eu comme effet parallèle de renforcer rapidement la mobilisation et une pétition a été lancée pour la création d'une CCT. En un mois, 1379 signatures (parmi les 2500 employés de la branche) ont été récoltées et le document a été remis à la Fédération des communes valaisannes (FCV) le 28 février.

Depuis, le personnel attend une réponse à leur demande de rencontre qui a accompagné la pétition. «Rien, pas même un accusé de réception», regrette le SCIV, régulièrement interpellé par certains de ses membres sur la question. «Le fait qu'on ait toujours pas de retour montre un mépris des politiques sur ce dossier», estime Mélanie Ravey, éducatrice responsable dans une Unité d'accueil pour écoliers à Sion.

«On est prêt à discuter de solutions par paliers, mais il faut qu'on puisse entamer le dialogue», abonde encore Marcel Bayard. Selon celui qui a aussi été président de commune, la création d'une CCT simplifierait aussi le travail des administrations puisqu'elle fixerait des règles claires.

Contactée, la FCV n'avait pas encore répondu aux questions de Keystone-ATS. A l'échelle romande, Vaud et Genève disposent d'une CCT, selon le SCIV.

Vers une pénurie

Dans la branche, la pénurie a déjà commencé en matière de personnel formé. «On le sent parce que certaines structures indiquent ne plus avoir de places, alors qu'en réalité elles n'ont pas assez de personnes pour faire tourner la structure», appuie Bernard Tissière, inquiet de voir ce manque se creuser encore davantage.

Mélanie Ravey parle aussi d'un «important turn-over» parmi les équipes et d'une durée de carrière d'environ huit ans. Les métiers de la petite enfance doivent être revalorisés, ajoute-t-elle.

En ce sens, l'éducatrice déplore le remplacement de gens ayant une formation d'éducatrice par d'autres moins formés qui disposent d'un CFC d'assistante socio-éducative ou par des auxiliaires n'ayant aucune formation. «Il n'y a donc pas de reconnaissance du travail et de la formation, sans parler du nivellement vers le bas».

CCT soins longue durée

Mercredi, le SCIV a aussi salué l'entrée en vigueur, ce 1er mai 2024, de la nouvelle CCT pour le domaine des soins de longue durée (EMS et CMS). Une étape qui s'inscrit dans la mise en oeuvre de l’initiative populaire fédérale pour des soins infirmiers forts.

Cette CCT a permis d'harmoniser vers le haut les conditions sociales et salariales qui étaient en cours dans les EMS et les CMS du canton. Elle améliore notamment les indemnités du travail du soir, de nuit, des jours fériés ou encore le congé maternité.

Le SCIV a rappelé que la deuxième phase d'évolution de la CCT qui doit encore améliorer les conditions de travail du personnel des EMS et CMS, en les rapprochant de celles de l'Hôpital du Valais, suit actuellement son cours.