Nucléaire Tests falsifiés à la centrale de Leibstadt

ATS

30.1.2019 - 16:26

L'accident n'est pas un cas isolé, mais s'inscrit «dans toute une série d’incidents à la centrale de Leibstadt, dus à des erreurs humaines», selon l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).
L'accident n'est pas un cas isolé, mais s'inscrit «dans toute une série d’incidents à la centrale de Leibstadt, dus à des erreurs humaines», selon l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA

Un employé de la centrale nucléaire de Leibstadt (AG) a inscrit depuis 2016 des données dans des protocoles d'inspection sans avoir procédé aux tests appropriés. L'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) parle de «grave erreur humaine».

Le collaborateur en question n'a pas effectué tous les six mois les tests sur trois appareils mobiles de mesure de débit de dose pour s'assurer de leur bon fonctionnement, comme il aurait dû le faire. Au lieu de cela, il a inscrit des données inventées dans les protocoles d’inspection.

«Une telle falsification est absolument inacceptable», juge Georg Schwarz, directeur adjoint et chef de la division Centrales nucléaires de l'IFSN, dans un communiqué publié mercredi. Et ce, bien que ni la sécurité de la centrale, ni celle de la population n'aient été mises en danger.

Une fois que l'événement a été notifié par l'exploitant, l'IFSN a mené «dans les plus brefs délais» une inspection à la centrale pour être en mesure d'établir rapidement les faits. L'organisme d'inspection fédéral exige maintenant un examen approfondi de la culture de sécurité de la centrale.

Autres protocoles falsifiés?

Il sera nécessaire de comprendre si l'employé accusé a falsifié d'autres protocoles d'inspection et si cela a entraîné des résultats de mesures incorrects. La centrale doit soumettre à l'IFSN au plus tard début février 2019 un rapport détaillé sur l'incident. Dans un deuxième temps, les examens seront étendus à d'autres protocoles d'inspection, sous la supervision d'un organisme de contrôle indépendant.

L'IFSN a décidé de prendre encore d'autres mesures. «Malheureusement, ce cas n'est pas isolé. Il s'inscrit dans toute une série d'incidents à la centrale de Leibstadt, dus à des erreurs humaines», poursuit Georg Schwarz. «Des mesures doivent être maintenant prises pour améliorer durablement la culture de sécurité dans cette centrale.»

Direction d'Axpo convoquée

La direction de l’IFSN a aussi convoqué le management d'Axpo, actionnaire majoritaire de la centrale. «La direction de l'IFSN indiquera à cette occasion clairement que l'accumulation d'incidents dans les domaines humain et organisationnel ne sera pas tolérée et que les responsables doivent dès lors veiller rapidement à ce que les mesures nécessaires soient prises.»

En raison de ces incidents, l’IFSN va rapidement, et «de façon notable», augmenter ses activités d'inspection à Leibstadt. Les collaborateurs de l'IFSN procèdent déjà chaque année à une centaine d'inspections, notifiées ou non à l'avance, dans cette centrale. Ce nombre est appelé à nettement augmenter durant l'année en cours.

Autres mesures possibles

En outre, l’IFSN examine actuellement s'il y a lieu d'ordonner un examen international de la sécurité d'exploitation, comme cela a été le cas à Mühleberg (BE) en 2012. «En fonction de l'évolution des enquêtes, l’IFSN n'exclut pas de prendre d'autres mesures.»

Les appareils mobiles de mesure de débit de dose dont il est question servent en particulier à mesurer l'éventuel rayonnement émanant des conteneurs pour les assemblages combustibles radioactifs avant leur transport vers le dépôt intermédiaire Zwilag, à Würenlingen (AG). Une fois les conteneurs arrivés au Zwilag, l'activité des conteneurs est à nouveau mesurée.

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