Les tests rapides pourront être utilisés dès lundi pour déterminer une infection au Covid-19. Le Conseil fédéral a décidé de les introduire pour isoler plus rapidement les cas positifs. Il a aussi défini mercredi de nouvelles règles pour les quarantaines.
Le Centre national de référence pour les infections virales émergentes (crive) à Genève a évalué l'exactitude de ces tests qui donnent un résultat en 15 minutes. Moins sensibles que les tests virologiques PCR, les tests antigéniques ne pourront toutefois pas être utilisés pour l'ensemble de la population.
Seules les personnes qui présentent des symptômes, selon les critères de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et qui ne font pas partie d'une catégorie à risque pourront bénéficier des tests rapides. Le personnel soignant est également exclu des tests rapides, a précisé le ministre de la santé Alain Berset devant les médias. Les symptômes doivent être apparus moins de quatre jours auparavant.
Si le test rapide est négatif, mais que la personne présente des symptômes, elle devra rester en isolement jusqu'à 24 heures après la disparition des symptômes. Un seul test n'exclut pas l'infection, rappelle le gouvernement.
Les personnes asymptomatiques qui ont été alertées par l'application de traçage SwissCovid pourront également se soumettre au test rapide. Quel que soit le résultat, elles doivent rester en quarantaine. En cas de positif, elles devront également subir un test PCR.
Les tests seront remboursés par la Confédération; mais uniquement aux personnes qui correspondent aux critères émis par l'OFSP.
Volonté de se faire tester
À la différence des tests virologiques PCR, les tests antigéniques recherchent non pas le matériel génétique du virus, mais une protéine présente dans le virus. La technique d’analyse est plus rapide et ne nécessite en général pas d’équipement spécifique. Il est possible de les effectuer de manière délocalisée, sans laboratoire, par exemple dans une pharmacie ou au cabinet médical. Mais, a souligné M. Berset, ce n'est pas un «autotest».
Selon les premières expériences, le fait d'obtenir rapidement le résultat augmente la volonté de se faire tester et d'informer son entourage. La rapidité du résultat permet d'isoler plus rapidement les personnes positives et d'éviter une attente trop longue pour les personnes négatives, a encore souligné M. Berset.
Les capacités de tester seront étendues. Quelque 50'000 tests rapides pourront être effectués chaque jour, portant ainsi la capacité totale à 80'000 tests, a précisé le ministre.
Zones à risque
Vu l'incidence très élevée des cas de coronavirus en Suisse, le Conseil fédéral a également revu à la hausse les valeurs seuil pour placer des pays et des zones sur la liste des quarantaines. Mais, a déclaré M. Berset, ce n'est pas une invitation à voyager.
Seuls les pays et les territoires où l'incidence dépasse de plus de 60 l'incidence en Suisse seront décrétés à risque. Concrètement, si la Suisse a une incidence de 762 cas pour 100'000 habitants, les zones dont l'incidence dépasse 822 cas seront placés sur la liste, a exemplifié le ministre de la santé. Cela concerne actuellement la Belgique, la République tchèque, Andorre et l'Arménie ainsi que trois zones en France.
Les personnes qui en reviennent devront se placer en quarantaine. La durée de celle-ci est maintenue à dix jours. Celles qui se soustraient à la quarantaine peuvent être punies d'une amende maximale de 10'000 francs
Les exceptions pour les voyages d'affaires et pour les personnes qui voyagent pour des raisons médicales sont également adaptées. Actuellement, ces voyages ne peuvent pas durer plus de cinq jours. Cette règle est abolie.