Elections ZH Triomphe écologiste en terres zurichoises

ATS

24.3.2019 - 20:06

Les Verts zurichois ont le sourire, à l'image de leur candidat Martin Neukom, élu dimanche au gouvernement.
Les Verts zurichois ont le sourire, à l'image de leur candidat Martin Neukom, élu dimanche au gouvernement.
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Les écologistes triomphent aux élections zurichoises, à sept mois des fédérales. Les Verts font leur retour à l'exécutif en ravissant un siège au PLR. Au parlement, ils progressent de neuf sièges, les Vert'libéraux aussi, alors que l'UDC subit une lourde défaite.

Comme prévu, les deux partis comportant le «label» vert dans leur nom ont sans doute profité, dimanche, du débat actuel sur le réchauffement climatique. Selon les observateurs, il s'agit d'une préoccupation majeure au sein de la population. En témoigne le succès des manifestations sur le sujet.

Il n'empêche, l'ampleur la vague écologiste est impressionnante et dépasse largement les résultats des sondages. Verts et Vert'libéraux remportent chacun neuf sièges supplémentaires au Grand Conseil et passent ainsi à 22, respectivement 23 députés sur 180. Les deux partis ne se sont pas contentés de rattraper les pertes enregistrées il y a quatre ans.

Le droite perd sa majorité

Plus grand parti du canton, l'UDC est aussi la plus grande perdante de cette élection. Elle cède neuf mandats et régresse à 45 députés. Jamais l'UDC n'avait encaissé une défaite aussi lourde en terres zurichoises. En part d'électorat (24,5%), il faut remonter à 1995 pour trouver un résultat inférieur.

Le parti de droite conservatrice a enchaîné les pertes électorales ces dernières années dans différents cantons. Les flux migratoires ayant faibli, ses thèmes de prédilection (asile, immigration) préoccupent moins les citoyens, selon les observateurs. Son scepticisme environnemental a probablement fait le reste.

Les autres partis bourgeois semblent eux aussi avoir «subi» le réchauffement climatique, mais dans des proportions plus faibles. Le PLR perd deux sièges et descend à 29 mandats. Le PDC recule d'un siège et passe huit unités. Le PBD disparaît carrément du Grand Conseil en perdant ses cinq mandats. L'UDF perd un député et se retrouve à quatre représentants.

Résultat, la droite bourgeoise, avec laquelle le PDC collabore étroitement dans le canton de Zurich, perd sa majorité absolue. Elle ne détient plus que 86 sièges.

La gauche progresse

En face, la gauche progresse nettement. Deuxième parti, le PS réussit presque à maintenir son niveau (35 sièges/-1). L'élection de 22 Verts et une légère progression de la Liste alternative (6 sièges/+1) permet au camp rose-rouge-vert de passer de 54 à 63 députés.

Au centre, le Parti évangélique (PEV) maintient ses huit mandats. Il vote souvent avec la gauche. Le rôle d'arbitre du nouveau parlement reviendra aux 23 députés vert'libéraux (PVL). Leur parti a réalisé la plus forte progression en part électorale (+5,3 point, à 12,9%), permettant à la cause environnementale de détenir la majorité au législatif (gauche + PEV + PVL).

Les femmes sont elles aussi les grandes gagnantes du jour: leur nombre passe de 61 à 71 députées (39,4%). Le taux de participation a atteint 32,15%.

Un Vert inconnu à l'exécutif

Dans la course au gouvernement, les Verts créent également la sensation. Pourtant peu connu, leur candidat Martin Neukom a été élu en 6e position (121'823 voix). Agé de 32 ans, cet ingénieur siégeait au Grand Conseil depuis 2014. Son succès permet au parti d'effacer la non-réélection de Martin Graf en 2015. «Bouleversé» et «très heureux», le nouveau ministre vert a avoué ne pas encore réaliser complètement ce qui lui arrive.

Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, le PLR a échoué dans son but de défendre son second siège, laissé vacant par Thomas Heiniger qui ne se représentait pas. Le député libéral-radical Thomas Vogel termine à la 8e place (109'624 voix). Pour la première fois, le PLR ne détient ainsi plus qu'un seul mandat à l'exécutif zurichois. «Un jour catastrophique», commente le candidat malheureux.

Natalie Rickli (UDC) de justesse

Candidate de l'UDC, Natalie Rickli a rempli de justesse sa mission de défendre le second siège gouvernemental de son parti, suite au retrait de Markus Kägi. Tenante de la ligne dure du parti, la conseillère nationale âgée de 42 ans figure en 7e et dernière position élective avec 116'096 voix.

Les cinq sortants se trouvent aux premières places, emmenés par les deux socialistes Mario Fehr (173'231 voix) et Jacqueline Fehr (149'104). Ernst Stocker (UDC/140'951), Silvia Steiner (PDC/135'481) et Carmen Walker Späh (PLR/126'229) sont 3e, 4e et 5e. Le gouvernement est désormais composé de la manière suivante: UDC (2), PS (2), PLR (1), PDC (1) et Verts (1).

Parmi les candidats aux chances d'élection modestes, le Vert'libéral Jörg Mäder termine 9e avec 93'782 voix. Suivent Walter Angst (gauche alternative/81'754 voix), Rosmarie Quadranti (PBD/52'677), Hanspeter Hugentobler (PEV/41'860), Hans Egli (UDF/23'702) et Jan Linhart (7265/sans parti). Le taux de participation a atteint 31,39%.

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