Etats-Unis Trump en procès pour diffamation en avril face à une journaliste

ATS

30.11.2022 - 01:45

Donald Trump a affirmé n'avoir jamais rencontré la plaignante et qu'elle n'était "pas son genre de femme" (archives).
Donald Trump a affirmé n'avoir jamais rencontré la plaignante et qu'elle n'était "pas son genre de femme" (archives).
ATS

L'ex-président américain Donald Trump devrait comparaître en avril dans un procès en diffamation intenté par une journaliste qui l'accuse de l'avoir violée. La plaignante s'était tue pendant 20 ans avant de raconter son histoire dans un livre, à la faveur de #MeToo.

Une double affaire judiciaire de viol et de diffamation présumés oppose depuis 2019, devant la justice fédérale civile de Manhattan, à New York, E. Jean Carroll, 78 ans, à Donald Trump, 76 ans, lesquels ont produit en octobre leurs dépositions sous serment devant un juge new-yorkais.

Selon un document judiciaire rendu public mardi, le juge a signé une ordonnance fixant au 10 avril 2023 un procès en diffamation contre l'ancien président américain, comme le réclamait Mme Carroll.

Dans cette procédure en diffamation, l'auteure et ancienne chroniqueuse du magazine Elle avait attaqué Donald Trump au civil en novembre 2019. Elle l'accusait de l'avoir diffamée pour avoir qualifié de «mensonge complet», en juin 2019, ses allégations de viol dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais en 1995 ou 1996.

«Pas son genre de femme»

Le président républicain alors en exercice (2017-2021) avait répondu n'avoir jamais rencontré Mme Carroll et qu'elle n'était «pas son genre de femme». Ses avocats ont de plus toujours affirmé qu'il était protégé en 2019 par son immunité de chef d'Etat. Quant aux accusations de viol, Mme Carroll n'avait pas pu déposer plainte en 2019, puisque les faits allégués étaient prescrits.

Or, le 24 novembre, est entrée en vigueur une nouvelle loi de l'Etat de New York ("Adult Survivors Act") permettant, pendant un an, aux victimes d'agressions sexuelles de relancer leur action en justice pour réclamer un procès au civil. Les avocats de Mme Carroll ont donc déposé jeudi une nouvelle plainte à New York pour «diffamation» mais aussi «voie de fait» et «agression» et demandé un procès au civil en 2023 afin d'obtenir des dommages et intérêts.

Dans l'introduction de cette plainte qui relate tous les faits allégués, Donald Trump est accusé «il y a environ 27 ans [...] dans le grand magasin de luxe Bergdorf Goodman sur la cinquième Avenue à New York [de] s'être saisi d'E. Jean Carroll, de l'avoir plaquée et coincée contre la paroi d'une cabine d'essayage avec son épaule et de l'avoir violée».

L'avocate de Donald Trump a estimé jeudi que la démarche de Mme Carroll «constitue malheureusement un détournement de l'objectif de la loi» de New York. En octobre, M. Trump avait qualifié les accusations de viol de «canular et de mensonge».