UBS-CS L'USS réclame le maintien des emplois et un bon plan social

olpe, ats

21.3.2023 - 11:25

Après le rachat éclair de Credit Suisse par UBS, l'Union syndicale suisse (USS) exige le maintien des emplois et des mesures de prévention. Ce n'est pas aux employés de payer «pour les fautes des managers de la banque et des autorités», tonne-t-elle.

Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, a exigé des garanties pour le personnel mardi, après le rachat de CS par UBS.
Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, a exigé des garanties pour le personnel mardi, après le rachat de CS par UBS.
ATS

Keystone-SDA, olpe, ats

Dans une conférence de presse commune à Berne, la centrale syndicale a exprimé son soutien mardi à l'Association suisse des employés de banque (Aseb) dans sa lutte pour maintenir les emplois et obtenir un bon plan social.

«Les deux banques ont le devoir d'éviter des coupes brutales. L'enjeu est colossal pour les 17'000 employés de Credit Suisse. Directement ou indirectement, des dizaines de milliers d'emplois sont potentiellement menacés», estiment les syndicats.

L'USS fustige les «risques excessifs des responsables de CS qui ont acculé la banque à la faillite» et accuse la Confédération et la BNS d'avoir «jeté de la poudre aux yeux» à la population en prétendant avoir réduit les problèmes des banques d'importance systémique. «Il convient d'éviter que de tels événements se reproduisent», clame-t-elle.

C'est à la fois «horrible et vrai», constate la faîtière. Quinze ans après UBS, c'est au tour de Credit Suisse (CS) de devoir être sauvé par l'Etat. Les grands perdants sont «les employés de CS et la population, alors que les anciens responsables de CS ont quitté le navire depuis longtemps avec leurs millions».

L'Aseb réclame des mesures pour favoriser la reconversion du personnel qui sera touché par les rationalisations et demande d'éviter tout licenciement jusqu'à fin 2023.

Protection pour les plus de 55 ans

En cas de licenciements, l'USS demande que les personnes concernées puissent retrouver un travail le plus vite possible. Lors de la fusion, les contrats de travail qui seront transférés doivent être assortis d'une protection contre le licenciement, en particulier pour les plus de 55 ans, exige-t-elle encore.

A l'avenir, il reviendra aux autorités de veiller à ce que les banques disposent d'assez de réserves en liquidités et en fonds propres «pour pouvoir supporter elles-mêmes les pertes dans tous les cas de figure». Des restrictions sur la prise de risques des banques doivent être imposées, «et les bonus qui poussent à la prise de risques doivent disparaître», exige aussi l'USS.

La conseillère fédérale en charge des finances Karin Keller-Sutter «va devoir expliquer pourquoi on soutient UBS et CS alors que dans le même temps, on économise sur les rentes AVS et on fait baisser celles du 2e pilier» (...), sans compter que «les primes maladie ne cessent de prendre l'ascenseur», relève encore le communiqué syndical.

Selon l'institut de recherches BAK Economics, le rachat de CS menace directement «entre 9500 et 12'000 emplois», soit jusqu'à un tiers des effectifs cumulés des deux banques en Suisse.

Paquet d'aides

La reprise de CS par Credit Suisse pour 3 milliards de francs, annoncée dimanche suite à une série de déboires de CS touchée notamment par des retraits de fonds extrêmement importants, a été rendue possible par un engagement massif de la Confédération et de la Banque nationale suisse (BNS).

La Confédération a accordé une garantie de 9 milliards de francs à UBS afin de réduire les risques liés à l'opération.

Les deux groupes bancaires peuvent aussi «obtenir (de la BNS) une aide sous forme de liquidités jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs au total, au moyen d'un prêt couvert par un privilège en cas de faillite». Par ailleurs, la BNS peut allouer à Credit Suisse une aide «jusqu'à concurrence de 100 milliards de francs sous la forme d'un prêt couvert par une garantie de la Confédération».