Ueli Maurer a été reçu lundi en visite d’Etat par le président chinois Xi Jinping. Les «excellentes» relations entre la Suisse et la Chine, la politique économique et financière ainsi que les nouvelles routes de la soie ont été abordées.
«Le dialogue entre les deux pays couvre près de trente domaines, notamment les droits humains ou des questions scientifiques, financières et fiscales», précise le Département fédéral des finances (DFF) dans un communiqué. «Considérant le rythme des visites et la diversité des thèmes abordés, le président de la Confédération a estimé qu’il s’agissait d’un record historique», ajoute-t-il.
Les discussions ont par ailleurs porté sur les travaux relatifs à l’extension de l’accord de libre-échange sino-suisse, l’«ouverture progressive» de la Chine dans le domaine financier et les conditions de la coopération bilatérale dans ce domaine, ainsi que la gouvernance multilatérale. La délégation suisse a plaidé pour une résolution des conflits en matière de commerce multilatéral.
En prévision des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver qui se dérouleront en 2022 à Pékin, les deux parties ont parlé de la collaboration entre la Suisse et la Chine dans le domaine des sports d’hiver. Elles se sont fondées sur la déclaration d’intention signée par la Suisse et le ministère du commerce chinois.
Protocole d'entente
Par ailleurs, les deux parties ont signé un protocole d’entente en matière économique et financière s’inscrivant dans le cadre des nouvelles routes de la soie (NRS). Ce protocole a pour objectif de développer la collaboration des deux Etats en matière de commerce, d’investissements et de financement de projets dans des pays tiers situés le long des tracés des NRS.
La collaboration s’articulera autour de cinq principes centraux: capitaux privés pour projets privés, gestion durable des dettes, prise en compte des effets sur la société, critères de protection de l’environnement, transparence. Le protocole d’entente comprend ainsi un catalogue de principes conformes aux normes internationales et à la législation des pays concernés et en adéquation avec les objectifs de développement durable de l’ONU, assure le DFF.
Il permettra de soutenir plusieurs plates-formes de coopération: des forums et des groupes de travail seront mis sur pied pour permettre aux entreprises suisses et chinoises d’échanger des informations sur les différents projets, d’identifier les intérêts communs et de faciliter leur coopération sur les marchés tiers. Pour améliorer les conditions générales de ces coopérations privées, un groupe de travail sera constitué avec les autorités concernées.
«La Suisse entend développer des projets avec des Etats tiers dans ce cadre. Elle n'investit pas un franc», a affirmé Peter Minder, porte-parole du DFF, interrogé par Keystone-ATS. Le protocole d'entente établit les conditions techniques pour que des entreprises helvétiques puissent investir. «Il ne s'agit pas d'un accord-cadre, comme celui que l'Italie a signé avec Pékin», a insisté le porte-parole.
Rencontres au sommet
Ueli Maurer avait été reçu dimanche par le premier ministre chinois Li Keqiang. Il avait également rencontré notamment le vice-premier ministre Liu He, le ministre des finances Liu Kun et le gouverneur de la banque centrale Yi Gang.
La secrétaire d’Etat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, directrice du Secrétariat d'Etat à l’économie, et la secrétaire d’Etat Daniela Stoffel, directrice du Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales, faisaient partie de la délégation officielle qui a signé le protocole d’entente sur les NRS.
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