Droits humains Un avocat chinois lauréat du Prix Martin Ennals à Genève

sn, ats

11.2.2021 - 19:01

La Ville de Genève a accusé dans le cadre du Prix Martin Ennals certains gouvernements autoritaires d'utiliser la pandémie pour réduire encore les libertés dans leur pays (archives).
La Ville de Genève a accusé dans le cadre du Prix Martin Ennals certains gouvernements autoritaires d'utiliser la pandémie pour réduire encore les libertés dans leur pays (archives).
ATS

L'avocat chinois Yu Wensheng, détenu dans son pays est lauréat cette année du Prix Martin Ennals, «Nobel» des défenseurs des droits de l'homme. L'une des finalistes, la Saoudienne Loujain al-Hathloul, a elle été libérée mercredi après près de trois ans de prison.

Détenu depuis près de trois ans, M. Yu avait provoqué la colère du gouvernement chinois pour avoir défendu d'autres avocats lors d'une vaste répression. Il avait appelé à une réforme constitutionnelle.

Condamné à quatre ans de prison pour incitation à la subversion contre l'Etat, il a perdu récemment en appel et a été acheminé dans un autre centre de détention loin de ses proches qui ont pu lui parler par vidéoconférence. Selon des témoignages, il a été torturé et a également été privé de soins médicaux.

«C'est un honneur pour mon mari», a affirmé son épouse Xu Yan sur le Prix Martin Ennals, dévoilé jeudi soir lors d'une cérémonie en ligne. Cette récompense va inciter tous les défenseurs des droits de l'homme chinois à poursuivre leurs travaux, a-t-elle encore dit.

Le président de la Fondation Martin Ennals souhaite que le prix aide l'avocat à retrouver la liberté. Depuis le début de la pandémie, les défenseurs des droits de l'homme «paient un tribut particulièrement lourd», estime le conseiller administratif de la Ville de Genève Alfonso Gomez. Il dénonce l'utilisation de cette crise dans les régions où les droits étaient déjà bafoués pour réduire encore les libertés.

Libération saoudienne saluée par la Suisse

Deux autres activistes étaient finalistes. La défenseuse des droits des femmes saoudienne Loujain al-Hathloul a été relâchée mercredi après près de trois ans en détention. Une décision saluée par les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron et par la Suisse.

Mme al-Hathloul, 31 ans, a été torturée, privée de soins et détenue à l'isolement. Toutes les activistes des droits des femmes dans son pays doivent être libérées, a affirmé l'une de ses proches. De son côté, à 71 ans, la journaliste indépendante Soltan Achilova continue de relayer les atteintes aux droits de l'homme au Turkménistan malgré des menaces et de la surveillance contre elle.

M. Yu va recevoir de 30'000 à 50'000 francs, en fonction de la levée de fonds, a encore dit à Keystone-ATS une responsable de la Fondation. Les deux autres activistes vont se voir attribuer 20'000 francs chacune. Le Prix Martin Ennals est remis chaque année depuis plus de 25 ans par dix ONG, dont Amnesty International, l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) ou encore Human Rights Watch (HRW), qui se réunissent à Genève.

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