Banque nationale suisse Bénéfice de 38,5 milliards de francs – que peut-on faire avec cette somme?

De Silvana Guanziroli

15.8.2019

La Banque nationale suisse a réalisé un bénéfice de 38,5 milliards de francs au premier semestre 2019.
La Banque nationale suisse a réalisé un bénéfice de 38,5 milliards de francs au premier semestre 2019.
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L’argent coule à flots à la Banque nationale suisse (BNS). Au premier semestre 2019, elle a généré un bénéfice de 38,5 milliards de francs, selon une information révélée il y a quelques jours. Une somme difficilement concevable pour le commun des mortels. «Bluewin» montre ce que l’on pourrait acheter avec ce montant.

Un chiffre qui donne presque le tournis: 38,5 milliards de francs. C’est le montant du bénéfice généré par la Banque nationale suisse lors du seul premier semestre 2019. La raison: la banque profite de l’évolution favorable de la valeur de ses réserves de change et d’or.

L’institution financière dépend en premier lieu de l’évolution des marchés de l’or, des changes et des capitaux, où de fortes fluctuations peuvent toujours se produire. Assurément, la banque veille aux provisions. Mais si elle pouvait dépenser aujourd’hui les 38,5 milliards, des projets incessamment remis aux calendes grecques pour des raisons financières en Suisse deviendraient réalisables.

1. Cargo Sous Terrain

L’objectif est ambitieux: livrer des marchandises dans les délais et sans embouteillages en Suisse avec un système de tunnels souterrains. La réalisation de l’autoroute de fret souterraine traversant la Suisse dure depuis des décennies et s’avère coûteuse. Par conséquent, la construction n’est possible que par étapes.

Le montant du projet est fixé à 33 milliards de francs. Cette somme doit être financée par des sources privées. Avec les 38,5 milliards de francs de la Banque nationale suisse, cette recherche fastidieuse d’argent serait de l’histoire ancienne.

Le transport de marchandises s’effectue sous terre avec le projet Cargo Sous Terrain.
Le transport de marchandises s’effectue sous terre avec le projet Cargo Sous Terrain.
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2. AVS

Au cours des vingt prochaines années, le nombre de retraités en Suisse augmentera d’un million pour atteindre 2,5 millions. Par conséquent, l’assurance-vieillesse et survivants (AVS) menace de creuser un énorme déficit. En 2045, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) s’attend à un trou de 15,5 milliards de francs dans la caisse.

Le Conseil fédéral présente la réforme AVS 21 comme une solution possible. Il en fait actuellement la publicité. Le plan consiste à disposer de fonds supplémentaires par le biais d’une hausse supplémentaire de 0,7 point de la taxe sur la valeur ajoutée et en repoussant l’âge de la retraite des femmes à 65 ans.

Dans ce contexte, les 38,5 milliards de francs de la Banque nationale suisse vaudraient de l’or. Ils permettraient d’assainir l’AVS de manière significative – au-delà même de 2045.

3. Swissmetro

L’idée venait à l’origine de l’ingénieur lausannois Rodolphe Nieth, qui a présenté le projet Swissmetro en 1974. Il s’agissait d’un train à sustentation magnétique entièrement souterrain, conçu pour transporter des passagers à une vitesse de 500 km/h. Ainsi, le trajet de Zurich à Berne pourrait être effectué en 15 minutes.

Au début des années 2000, le projet a été estimé à 25 milliards de francs. Aujourd’hui, les coûts seront probablement plus élevés. Mais avec l’argent de la BNS, le projet serait facile à réaliser.

Le Swissmetro filerait à une vitesse de 500 km/h: le trajet Zurich-Berne pourrait se faire en 15 minutes.
Le Swissmetro filerait à une vitesse de 500 km/h: le trajet Zurich-Berne pourrait se faire en 15 minutes.
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4. Revenu de base inconditionnel

En juin 2016, le peuple s’est exprimé sur une idée insolite. Chaque habitant devait recevoir un revenu de base. Sans conditions et à sa libre disposition. Un montant mensuel de 2500 francs était dans l’air. La question de l’origine de l’argent ne recueillait pas d’opinions unanimes. C’est probablement une des raisons pour lesquelles le projet a été clairement balayé aux urnes.

Selon le Conseil fédéral, après les prélèvements opérés sur les revenus professionnels (128 milliards de francs) et la réaffectation des prestations sociales (50 milliards de francs), il aurait encore fallu 25 milliards de francs par an pour financer le revenu de base. La première année serait donc couverte par les 38,5 milliards de francs.

5. Versement direct

Combien y aurait-il d’argent pour chaque individu si l’on versait aujourd’hui les 38,5 milliards de francs en espèces? La population de la Suisse s’élève actuellement à 8,42 millions d’habitants. Cela fait donc 4750,60 francs par personne.

6. Biens de consommation

Les 38,5 milliards de francs permettraient également de s’offrir ce qui suit:

  • 800'000 Tesla Model 3, le modèle de base. Un habitant sur dix aurait ainsi une voiture électrique devant sa porte.
  • 6,1 millions d’abonnements généraux CFF en première classe.
  • Un vol vers la Station spatiale internationale est estimé à 71 millions de francs. L’argent de la Banque nationale suisse permettrait donc d’effectuer 542 vols.
  • L’œuvre d’art la plus chère de tous les temps est la sculpture de lapin de l’artiste américain Jeff Koons. Elle a été vendue aux enchères en mai pour 91,1 millions de francs. Avec 38,5 milliards de francs, l’œuvre aurait pu être achetée 422 fois.
Une Tesla pour un habitant sur dix en Suisse: ce serait possible avec 38,5 milliards de francs.
Une Tesla pour un habitant sur dix en Suisse: ce serait possible avec 38,5 milliards de francs.
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7. Une bonne action

Dans ce cas, l’argent serait toutefois vraiment utile: avec 38,5 milliards de francs, 19,2 milliards de kilogrammes de riz peuvent être achetés. De quoi satisfaire un poste important dans la lutte contre la faim dans le monde.

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